Le Murmure du Silence [en pause]

31- Tour du chapeau

Chanson : Sleep on the floor - The Lumineers

"Tu rates cent pour-cent des
chances que tu ne saisis pas"

Ray saisit sa poche contenant son équipement de hockey, il n'y avait pas touché depuis qu'il avait posé le pied à Marblehead. Son équipement avait uniquement séjourné dans le coffre de sa voiture durant près de deux semaines. Il soupira alors qu'il démarrait le véhicule dans le but de se rendre à l'aréna où il avait rendez-vous avec un certain Ernest Valdez.

Ray n'avait plus vraiment envie de jouer au hockey depuis que son ancienne équipe l'avait rétrogradé. Sa sœur ne jouant plus, il ne voyait pas trop l'intérêt de ce sport qui était autrefois un prétexte pour se réunir en famille. Le grand brun s'était ensuite ressaisi, se disant que s'il voulait avoir une chance de sortir de son trou et de se faire des amis ici, il devait la saisir.

Bien qu'il s'entende plutôt bien avec la majorité des amis de sa sœur, il n'était pas contre l'idée de créer son propre cercle social. Cela ne le dérangerait pas réellement contre le fait de s'incruster dans les activités de sa sœur, mais il se doutait fortement que cela n'enchanterait guère cette dernière.

Le grand brun arriva à l'aréna quelques minutes plus tard. À peine y avait-il mis les pieds qu'il entendait le fameux bruit de rondelle cognant contre les bandes de patinoires accompagnés de cris de joueurs heureux où bien fâcher.

Ray soupira, légèrement anxieux. C'était la première fois de toute sa vie qu'il entrait quelque part sans y connaître personne. Même lors de son entrée à la maternelle il n'était pas seul, sa soeur était à ses cotés.

Maintenant, il était livré à lui même. N'étant pas la personne la plus affable, Ray n'était pas certain que les gens d'ici l'accepteraient si facilement. Mais après tout, sa soeur avait réussi à se créer un groupe d'amis génial en un bref laps de temps, pour lui, ce serait un jeu d'enfant. Enfin il l'espérait.

Il attacha ses patins avec force après avoir enfilé ses jambières, suite à quoi il mit son plastron puis son chandail d'entraînement n'étant attitré à aucune équipe. Il ne voulait pas s'attirer les foudres de ses nouveaux coéquipiers en revêtant son chandail de New York.

Le jeune homme resta un instant immobile sur le banc. Il jeta un œup d'oeil à son téléphone pour y voir un message d'encouragement de Sam. Ray échappa un sourire puis rangea son cellulaire et sortit des vestiaires, son bâton dans une main et son casque dans l'autre.

Malgré qu'il lui ait formellement interdit de l'accompagner, Ray aurait voulu que sa soeur soit là, avec lui. Il lui avait demandé de ne pas venir avec lui, car il ne voulait pas que son comportement soit influencé par la présence de sa jumelle. Bien qu'il ait du mal à se l'avouer, ces mois passés loin de Sam l'avaient changé. Certains aspects de sa personnalité s'étaient modifiés et il n'était pas convaincu que le montrer à Sam de cette manière serait une bonne idée.

À peine était-il sorti du vestiaire, quelqu'un l'interpella déjà.

- Qui es-tu ? demanda une fille.

Ray se tourna en provenance de la voix. Il y avait une fille en coton ouaté noir, son capuchon redresser sur sa tête qui était assise par terre. Elle avait de courts cheveux blonds en brosse qui encadrait bien son visage rondelet. Ses yeux se démarquaient par la quantité incommensurable de maquillage en leur contour. Contrairement à beaucoup d'autres qui essaieraient de s'appliquer autant de mascara, cela lui allait bien. Par contre, Ray n'aurait su dire si elle était jolie où non, après tout, ce n'était pas réellement son style

- Toi t'es qui ? rétorqua Ray.
- Je t'ai posé la question la première, elle déclara en croisant les bras sur sa poitrine.

Le grand brun remarqua alors le léger accent dans sa voix. Comme il n'avait aucune connaissance générale en matière d'accent et de nationalité, il n'aurait jamais pu deviner d'où il provenait. Le seul accent que Ray était capable d'identifier correctement était le sien et le Québécois.