44- On se l'était promis

104 14 5
                                    

Chanson : Between the bars - covered by Charlotte Cardin

"Que fais-tu de toute
ces promesses que
tu ne feras que dire"

Sam se réveilla ce matin-là avec un violent mal de tête. Elle n'avait pas presque pas bu lors de la soirée d'hier, mais elle avait tout de même l'impression qu'un grand pic était venu se loger dans son crâne. Elle releva la tête en gémissant, regardant autour d'elle, désorientée. Tous avaient passés le reste de la nuit dans le sous-sol chez Nate et, visiblement, il n'y avait que Daphné de levée. Sam tenta de se lever, mais remarqua soudainement qu'on la maintenait par la taille. La brunette se retourna et tomba face à Louis qui dormait à poings fermés. La jeune fille ne put s'empêcher de sourire en se remémorant leur baiser de la veille.

À ce sujet, elle et Lou n'avaient pas encore fait part à leurs amis du nouveau statut qu'avait pris leur relation depuis la soirée chez Chuck, et à vrai dire, Sam n'avait pas réellement envie de leur annoncé. Elle appréhendait grandement les réactions, surtout celle de Gabriel, pour une raison qu'elle ignorait.

Le matin même, personne n'avait posé de questions sur le fait que Sam et Lou voulaient partager le même matelas. Il fallait dire que Nate avait pris le divan puisqu'il souffrait d'un rhume et ne voulait en aucun cas partager. Il ne restait donc que deux matelas doubles qui n'avaient pas été très difficiles à se séparer comme Daphné voulait dormir avec son copain.

Sam déposa un léger baiser sur la joue de Lou avant de se lever et de remonter à l'étage principal. En passant près de la grande horloge en bois, Sam put constater qu'il était midi passé. À cette heure, toute la famille Hamilton devait déjà être au magasin pour y faire l'inventaire avant la réouverture annuelle.

Sam s'aventura dans la petite maison jusqu'à ce qu'elle atteigne le salon, là d'où provenait un bruit probablement lié à un dessin animé. Daphné était étendue sur le divan, les pieds pelotonnés dans d'horribles pantoufles jaunes, un bol de céréales en main. Sam alla s'assoir près de son amie, la forçant à se recroqueviller de manière à lui laisser de la place.

Daphné bâilla puis, aussitôt Sam assise, elle allongea ses jambes sur celle de son amie, prenant une bouchée de ses céréales sans lait de sa main. Elle jeta un coup d'œil à Sam qui, contrairement à elle, avait l'air d'avoir passé une bonne nuit. Peut-être cela était-il dû au fait qu'elle avait dormi contre un certain beau brun. Il serait faux de dire que ce n'était pas la première chose que la brunette avait vue en se réveillant; à quel point Sam et Lou avaient l'air confortables l'un contre l'autre! Maintenant qu'elle y pensait, ils avaient l'air un peu trop confortables.

- Il s'est passé quelque chose avec Lou hier soir? demanda Daphné.
- On a parlé, répondit Sam en toute honnêteté.

Daphné arqua un sourcil, très peu satisfaite de cette réponse. Elle était prête à mettre sa main au feu que la discussion qu'avaient échangée ses deux amis la veille avait été pour le moins intéressante.

- Tu l'as embrassé? elle demanda avec un sourire en coin.
- Non, c'est lui qui m'a embrassé, rougit Sam.

Son amie se réveilla aussitôt d'un bond. Elle leva les bras puis voulut dire quelque chose, mais de peur de formuler une phrase totalement incohérente, elle ne fit que courir en travers du salon et de la cuisine, s'écriant qu'elle le savait. Elle continua ce manège jusqu'à ce qu'elle fonce par mégarde dans quelqu'un. À l'odeur de tarte au pomme, Daphné en déduisit qu'il s'agissait de Lou. Elle alla aussitôt saisir Sam par le bras et la pousser dans le bras du grand brun.

- Vous gênez pas pour moi! déclara la brunette en quittant la pièce pour se rendre au sous-sol.

Sam leva les yeux vers Lou, les joues toujours aussi rouges. Le grand brun se mordait la lèvre, visiblement mal à l'aise tandis qu'une boule de stress se formait dans son ventre. Sam ouvrit la bouche pour parler, mais l'angoisse lui serrant la gorge l'en empêcha. Cette sensation était encore pire que ce qu'elle avait imaginé; l'avoir là, dans ses bras et avoir en quelque sorte le droit d'y être sans pour autant en prendre conscience. C'était comme si, en mettant à nu leurs sentiments, ils n'avaient fait que créer un malaise supplémentaire entre eux.

Le Murmure du Silence [en pause]Where stories live. Discover now