Le Murmure du Silence [en pause]

47- La chute des murs

Chanson : Ophelia - The Lumineers

"Si ton sourire ne peut pas
changer le monde, il peut
définitivement changer le mien"

Sam avait avoué à son frère et son père qu'elle était désormais en couple avec Lou. Tous deux avaient, au premier abord été très heureux pour elle. Puis, lorsque Sam eut répondu aux interrogations de son frère concernant le où et le comment, il était devenu bougon. Le jeune homme venait tout juste de perdre son double pari et devait une bonne trentaine de dollars à son père. Sam se sentit légèrement gêné que tout le monde ait pensé à parier sur le temps que cela leur prendrait à sortir l'un avec l'autre. À croire que tout le monde les savait amoureux sauf eux deux.

Voulant à tout prix fuir les questions idiotes et passer du temps avec son copain. Sam décida de se rendre chez ce dernier. Elle savait que, la non plus, elle n'échapperait pas à l'engouement créé par le fait qu'elle ait assumé aimer Lou. Elle ne comprenait d'ailleurs pas forcément pourquoi cela était une telle source d'agitation, ce n'était que quelques mots de plus sur une relation, à quoi bon en faire tout un plat?

La jeune fille gara son vélo près du garage de Lou avant de se diriger vers la porte. Sam était l'une de ces personnes qui se moquaient bien de la saison ou du temps prescrit pour sortir une bicyclette. Si elle voulait faire du vélo, elle ferait du vélo. Elle devait tout de même avouer qu'aujourd'hui, elle s'était probablement amassé de belles engelures sur les joues.

Lou lui ouvrit la porte et sourit de toutes ses dents lorsqu'il l'aperçut. Il la détailla de ce regard tendre auquel elle seule avait droit avant de l'inviter à entrer et de la prendre dans ses bras. Chaque fois que Sam pénétrait dans son champ de vision, Lou était incapable de s'empêcher de sourire. C'était comme un petit rayon de soleil qui transgressait les nuages. C'est comme si, chaque fois qu'il voyait cette fille, il en tombait d'autant plus amoureux.

- Salut, elle dit en dégageant doucement ses cheveux de sous son foulard.
- Salut, Lou répondit en caressant la joue légèrement blanche de sa copine.

Cette dernière rougit, mais rien ne parut vu ses petites engelures. Une fois départie de ses vêtements d'hiver, Sam alla serrer Lou dans ses bras. Elle avait légèrement froid, mais ce n'en était pas moins confortable. Le grand brun lui déposa un bisou sur le sommet du crâne et d'annoncer à haute voix que Sam était à la maison. Pauline dévala alors l'escalier puis salua chaleureusement Sam avant de se rendre à la cuisine, laissant les deux jeunes amoureux seuls à seuls.

- Qu'est-ce que tu faisais? demanda Sam en remarquant la vieille chienne bleue que portait Lou.
- Le salon avait besoin d'un coup de pinceau, tu veux m'aider? il demanda. J'ai de la difficulté avec les bordures, ça demande de la minutie.

Sam accepta, bien évidemment. Lou lui tendit l'une de ses vieilles chemises qu'il avait brisées d'une façon comme d'une autre pour éviter à sa copine de tacher ses vêtements qu'elle voudrait sans doute reporter plus d'une fois. Le grand brun alla ensuite chercher un escabeau au sous-sol puis un pinceau plus petit que Sam pourrait utiliser pour contourner les moulures. Le salon autrefois jaune canari allait laisser place à une teinte grise. Lou trouvait que cela ferait beaucoup plus impersonnel et moins unique en soi. Pauline lui avait assuré que ce choix de couleur n'était que pour assurer l'harmonie des couleurs entre les décorations qu'elle voulait installer, mais tout de même.

Tendit qu'il trempait son rouleau autrefois blanc dans le bac rempli de peinture, Lou jeta un coup d'œil à Sam. Il adorait la voir peindre, même si ce n'était qu'un mur gris sans plus de caractère. Lou aimait la manière que la jeune fille avait d'accorder de l'importance à chaque centième de centimètres, cette drôle de façon qu'elle avait de se courber pour atteindre l'angle de peinte optimal et cette manie de se mordiller la lèvre lorsqu'elle était concentrée. Alors qu'il la détaillait, la jeune fille leva les yeux vers lui et lui sourit.