LVII. Une offrande pour la paix

311 35 2
                                    


La nuit était tombée depuis des heures maintenant, le silence régnant dans la Montagne. Bilbon marchait silencieusement à travers couloirs et escaliers, la peur au ventre alors que l'adrénaline coulait dans ses veines. Il atteignit enfin la porte d'Erebor et remarquant la présence de Gloïn dans le hall, il se fit encore plus discret pour monter les escaliers sur le côté droit. Il entendit alors la voix de Dwalin et il se cacha précipitamment derrière une colonne, observant le grand guerrier s'approcher du nain roux. Il posa sa main sur son épaule et le somma de le suivre afin de se reposer. La voie libre, le hobbit reprit son ascension. Arrivé en haut, il vérifia qu'il n'y avait personne aux remparts et s'empressa d'attacher une corde à un gros anneau incrusté dans une colonne de pierre. Son coeur battait à mille à heure car il devait se dépêcher.

- Vous devriez être à l'intérieur ! s'exclama une voix derrière lui, le surprenant.

Il se retourna précipitamment, cachant la corde dans son dos, en avisant Bofur à quelques mètres de lui qui se réchauffait les mains au-dessus d'un petit brasero.

- A l'abri du vent, termina le nain à la chapka, en reportant son regard sur le petit feu devant lui.

- Oh ! J'avais, fit Bilbon, cherchant quelque chose à dire pour justifier sa présence ici,...besoin d'air. Ça put encore le dragon là-dedans.

Bofur s'approcha, s'arrêtant un instant alors qu'il avisa la corde derrière le semi-homme. Il eut un petit sourire, guère convaincu des paroles de son ami.

- Les elfes ont fait mettre leurs archers en position, déclara-t-il, en jetant un coup d'oeil à Dale.

- Ah, lâcha le hobbit, essayant de rester le plus naturel possible, alors qu'il contemplait la ville lui aussi.

- La bataille sera fini d'ici demain soir, avoua Bofur le regard perdu au loin, attirant l'attention de Bilbon. Mais je doute qu'on soit en vie pour le voir.

- Ce sont...des jours funestes, remarqua ce dernier.

- Des jours funestes, oui, répéta le nain, le ton mélancolique avant de reporter son regard vers son ami qui détourna la tête. Nul ne pourrait blâmer qui que se soit de vouloir être ailleurs, continua-t-il, en s'approchant du hobbit.

Ce dernier retourna son attention vers lui. Puis Bofur s'arrêta au niveau des escaliers, observant le ciel.

- Il ne doit pas être loin de minuit ! Bombur doit prendre son tour de garde. Ce sera dur de le réveiller, informa-t-il, jetant un regard à son ami avant de commencer à descendre.

Bilbon comprit ce que le nain sous-entendait et il ne voulait pas qu'il reste sur cette idée.

- Bofur ! l'appela-t-il en s'avançant un peu, le nain se tournant vers lui. On se reverra demain matin, lui sourit-il amicalement.

- Au revoir Bilbon, le salua-t-il avec un hochement de tête et il partit pour de bon.

Bilbon baissa un instant le regard, attristé de voir le premier nain lui ayant offert son amitié aussi mélancolique, lui d'habitude si jovial. Mais le hobbit comptait profiter de ce laps de temps que lui accordait le nain pour pouvoir partir d'ici. Il alla s'assurer que la corde était bien attaché avant de la lancer de l'autre côté du mur. Il enjamba le parapet et se laissa glisser le long de la corde. Il atterrit sur l'un des morceaux de la statue que la Compagnie avait brisée plutôt et le semi-homme franchit ces derniers avec plus ou moins de difficulté avant d'atteindre la terre ferme et de courir en direction de Dale.

Un voyage Inattendu (Tome 1)Where stories live. Discover now