XLVIII. Inquiétude justifiée

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Sara était assise sur un banc, à une table, dans une pièce étroite qui ressemblait à une cuisine, regardant avec un petit sourire les nains fêter la mort du dragon, bien qu'une expression d'inquiétude persistait sur leurs visages au sujet des membres restés à Lacville. La jeune femme chercha du regard Thorin mais aucune trace de lui. Elle soupira, croisa ses bras devant elle et enfouit sa tête dedans, fatiguée par cette nuit plus que mouvementée. Elle sentait le sommeil l'emporter lorsqu'une main se posa sur son épaule. Elle redressa la tête, les yeux à moitié clos, reconnaissant son ami Bilbon.

- Vous êtes fatiguée, lui dit-il avec un petit sourire. Vous devriez aller vous reposer.

- Je veux bien mais où ? demanda-t-elle.

- Venez, je vais vous conduire à une chambre, intervint Balin.

Elle lui sourit puis se leva avant de le suivre, lançant un au revoir de la main au hobbit. Ils traversèrent de nombreuses salles et couloirs, et Sara essayait vainement d'enregistrer le chemin mais elle était tellement épuisée que son cerveau fonctionnait à deux à l'heure. Soudain, au détour d'un couloir, ils tombèrent sur Thorin qui s'arrêta devant eux. Ne remarquant pas son regard sombre, Sara partit comme une automate se réfugier dans ses bras. Elle posa sa tête sur son épaule et entoura de ses bras son torse avant de fermer les yeux, prête à s'endormir. Le nain sembla se calmer et posa un regard tendre sur la jeune femme alors qu'il referma ses bras autour d'elle. Il lui caressa délicatement le visage, dégageant une mèche de cheveux. Elle ouvrit légèrement les yeux avant de le regarder amoureusement et de les refermer. Il parvint à détacher ses bras de lui et à passer les siens sous ses jambes pour la porter. Elle se cala instinctivement contre lui.

- Je vais m'occuper d'elle, Balin, prévint Thorin, son vieil ami qui regardait le couple avec un léger sourire.

- Je te la laisse, dit-il avant de partir.

Le Roi Nain l'emmena dans d'autres couloirs et prit plusieurs escaliers pour monter vers les étages supérieurs. Bientôt, il arriva dans un couloir avec de nombreuses portes portant des noms inscrits, dont le sien. Mais il se dirigea vers la porte la plus imposante et la poussa pour entrer à l'intérieur de la pièce qui n'était nulle autre que les appartements du Roi. Il traversa un salon, un couloir pour enfin arriver à la chambre. Puis, il alla vers l'immense lit à baldaquin et tira comme il put, avec Sara dans ses bras, la couette poussiéreuse. Les draps en dessous étaient plus propres et il posa sa douce qui dormait depuis un moment maintenant. Il allait se reculer mais la main de Sara accrochée à son manteau le retint. Il s'allongea à ses côtés, la serrant dans ses bras. Mais, au lieu de dormir, son esprit fut accaparé par ses pensées et sa principale préoccupation: l'Arkenstone.

***

Des cris et des pleurs. Voilà les sons que l'on entendait sur la rive du lac, là où les survivants de Lacville s'étaient réfugiés alors que l'aube s'était depuis longtemps levée. Certains s'empressaient de sortir de l'eau, d'autres aidaient à rapporter des vivres ou encore, d'autres allaient aider ceux qui ne pouvaient bouger. Mais le pire était les personnes qui slalomaient entre les gens en criant le nom de quelqu'un, ou pleurant encore sur le corps de leurs proches.

- Venez à mon secours ! A l'aide ! Cria Alfrid alors qu'il était en train de se noyer dans seulement quelques centimètres d'eau, coulant quelqu'un d'autre au passage tandis qu'il continuait à hurler, personne ne faisant attention à lui.

- Papa ! Appela Sigrid, plus loin sur la rive, cherchant son père avec Tilda, escortées de Tauriel.

- Papa ? Interpella à son tour, sa petite sœur, espérant que ce dernier les entendrait au milieu des survivants.

Un voyage Inattendu (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant