Un voyage Inattendu (Tome 1)

XXXIII. Séjour désagréable chez les elfes sylvestres

Bilbon, invisible grâce à l'anneau, avait réussi à s'introduire dans le palais des Elfes Sylvains avant que les portes ne se ferment. Depuis, il explorait les lieux pour savoir où étaient les cachots et trouver un moyen de sortir ses amis de là. Mais il y avait aussi quelque chose qui l'inquiétait. Le fait qu'il n'y avait aucune nouvelle de Sara. Il ne voulait imaginer ce qui aurait pu se passer dans la forêt avec elle, toute seule, sans personne pour la protéger.

Perdu dans ses pensées, il constata que ses pas l'avaient mené dans une petite salle avec des colonnes, un bureau et une petite piscine creusée au centre de la pièce. Il descendait les escaliers lorsqu'une silhouette apparut dans son champ de vision, silhouette semblant être le Roi de ce royaume.

- Je sais que vous êtes là, fit savoir Thranduil, ce dernier ayant quitté sa couronne et s'étant drapé d'une longue robe argentée, tournant son regard vers Bilbon qui se figea à ce constat. Pourquoi attendez-vous dans l'ombre ?

- Je venais vous faire mon rapport.

Bilbon Sacquet souffla de soulagement lorsqu'une elfe rousse, qu'il avait aperçue, tout à l'heure, en sauvant Kili, descendit les marches derrière lui. S'avançant vers son souverain et s'inclinant respectueusement devant lui, la Capitaine des gardes, qui avait retiré son armure pour ne rester qu'en simple tunique verte, fit face à Thranduil tandis que Bilbon tentait de garder un pas léger, tout en les contournant pour s'éloigner de cet endroit sans se faire repérer.

- N'avais-je pas ordonné que ce nid soit détruit il y a deux lunes de cela ? demanda durement Thranduil à Tauriel.

- Nous avons nettoyé la forêt, Mon Seigneur, mais d'autres araignées continuent d'arriver du Sud, l'informa-t-elle tout en se mettant à faire les cent pas. Elles pondent dans les ruines de Dol Guldur. Si nous pouvions les tuer dans l'œuf, proposa-t-elle comme possible solution à leur problème.

- Cette forteresse se trouve hors de nos frontières. Débarrassez nos terres de ces immondes créatures, voilà votre tâche, lui indiqua sèchement son Roi.

- Nous pouvons toujours les chasser mais ensuite ? N'envahiront-elles pas d'autres terres ? demanda-t-elle.

- Les autres terres m'indiffèrent, avoua sans scrupule Thranduil alors que Tauriel s'arrêta de marcher et le regarda quelque peu choquée de ses dires. Le monde connaîtra des apogées et des déclins mais ce Royaume qui est le nôtre perdurera, affirma-t-il sûr de lui alors qu'il fut attiré par un bruit venant de sa gauche.

C'était Bilbon, qui sans le faire exprès, en descendant les marches d'un autre escalier, avait fait légèrement tinter Dard contre le mur. Thranduil, ne voyant rien de particulier, reconcentra son attention sur Tauriel qui inclina la tête avant de prendre congé de son souverain.

- Legolas dit que vous vous êtes bien battue aujourd'hui, déclara-t-il sur les dires rapportés par son fils tandis que la Capitaine des gardes s'était arrêtée. Il s'est beaucoup attaché à vous, lui fit-il remarquer d'une voix subjective faisant comprendre à Tauriel le sous-entendu.

- Je vous assure Mon Seigneur que Legolas ne voit en moi que la Capitaine des gardes, fit-elle savoir humblement, ne s'étant jamais posé une telle question sur les sentiments de son ami à son égard.

- Auparavant, peut-être. Mais aujourd'hui, je n'en suis pas sûr.

- Je ne crois pas que vous laisseriez votre fils nouer des liens avec une humble elfe sylvestre, remarqua Tauriel sur cette impossibilité.