Magie complémentaire

opération

En arrivant au Terrier, Severus était tendu. Il avait longuement discuté avec Harry et ce dernier avait demandé à ce que tout le monde soit mis au courant pour les horcruxes. Le jeune homme ne voulait pas imiter Dumbledore et sa manie de garder le secret et de donner les informations au compte gouttes.

Severus avait grimacé, comprenant le point de vue du jeune homme mais inquiet à l'idée de révéler tout ce qu'ils savaient.

Dans leur guerre, les informations valaient de l'or.

Le maître des potions se rassurait en se disant que dans leur petit groupe, il ne pouvait pas y avoir de traître. Ils s'étaient tous rassemblés derrière Harry, parce qu'ils croyaient en lui.

Lorsqu'il arriva, ils étaient tous là. Les parents Weasley, les jumeaux, Remus, Tonks, Andromeda, Narcissa. En le voyant, Tonks se précipita sur lui.

- Severus ! Le Ministre de la Magie a été tué !

Il soupira.

- Je suis au courant. Lucius m'a prévenu.

Narcissa hoqueta en entendant le prénom de son mari et s'approcha, l'air inquiet.

- Lucius va bien ?

Severus hésita un bref instant puis hocha la tête.

- Il va bien, Narcissa.

Voyant la gêne de Severus, elle se crispa.

- Est-il mêlé à cette histoire ?

- Il en allait de sa vie, Narcissa. Il n'a pas eu le choix.

Tonks allait protester mais Severus la fit taire d'un regard noir.

- Lucius a pris de gros risques pour nous aider. S'il n'obéissait pas, il aurait été exécuté. Je suis bien placé pour savoir qu'un espion doit parfois se salir les mains.

Arthur soupira.

- Severus a raison. Et nous ne pouvons pas vraiment regretter Fudge même si son successeur est entièrement dévoué à vous-savez-qui.

Molly fit apparaître une assiette de biscuits et des tasses de thé, appelant tout le monde à se rassembler.

- Alors, Severus. Pourquoi voulais-tu nous voir ? Les enfants vont bien ?

- Parfaitement Molly. Ne vous inquiétez pas. Je vous ai assuré qu'ils étaient en sécurité.

Lorsque tout le monde fut installé et silencieux, Severus prit la parole pour expliquer en détail ce qu'étaient les horcruxes. Il parla longuement, sans que personne ne l'interrompe. Les visages étaient graves, voire horrifiés.

Lorsque Severus se tut, Remus grogna en secouant la tête.

- Et où sont ces horreurs ? Comment les détruire ?

Severus soupira.

- Selon Slughorn, il y en aurait six. Nous en avons identifiés certains mais...

Molly secoua la tête.

- Et Dumbledore voulait envoyer Harry à la recherche de ces choses ? Mais il est cinglé !

Tonks, Narcissa et Andromeda approuvèrent avec force.

Severus masqua un léger sourire quand les jumeaux se penchèrent vers lui.

- Quels sont ils ? Ces horcruxes ?

- Potter en a détruit un en seconde année, le journal de Jedusor.

Molly et Arthur sursautèrent et l'homme secoua la tête.

- Comment l'a t'il détruit ? Dumbledore ne nous a jamais donné de précisions sur ce qui s'était passé...

- D'après ce qu'il m'a raconté, avec un crochet de Basilic.

Personne ne commenta l'information, même si la suprise était clairement présente sur tous les visages. Severus coupa court à d'éventuelles questions en continuant.

- Il y a également une bague de la famille Gaunt, qui est en notre possession. Elle nous a été donné par Lucius, et pour l'instant elle est cachée à Poudlard. Le serpent de compagnie de Voldemort en est un aussi, d'après ce que j'ai entendu de Dumbledore. Je soupçonne également ce cher Albus d'en posséder un étant donné qu'il a été blessé par un sort de magie noire extrêmement puissant.

Il y eut un silence jusqu'à ce que Remus ne le brise.

- Cela ferait donc quatre. Quels sont les trois autres ?

Severus grimaça et jeta un bref regard à Narcissa.

- Il y en a deux dont nous ignorons tout. Le troisième serait la coupe de Poufsouffle.

Arthur hocha la tête.

- Et où est la coupe ?

Severus grimaça à nouveau. Il avait retardé le moment où il devrait annoncer que c'était la sœur de Narcissa et d'Andromeda qui avait en sa possession un objet de Magie Noire. Les deux femmes étaient conscientes que Bellatrix était totalement fidèle au Seigneur des ténèbres, bien entendu. Cependant, Severus n'aimait pas être celui qui leur parlerait de leur sœur : les trois Black avaient été très proches étant enfant.

- Le... Vous-savez-qui l'a confié à Bellatrix Lestrange.

Narcissa et Andromeda sursautèrent et échangèrent un coup d'oeil nerveux.

Inconscient de la tension soudaine, les jumeaux claquèrent des mains.

- Nous allons devoir...

- Monter une opération pour la récupérer.

Calmement, Narcissa se leva.

- J'irais.

Severus et Andromeda voulurent protester mais la femme fière leva la main d'un geste sans appel.

- Je n'irais pas me mettre en danger, et j'ai totalement conscience des risques. Mais aider Monsieur Potter permettrait de sauver mon fils, n'est-ce-pas ?

Molly acquiesça, comprenant parfaitement l'aristocrate face à elle.

- Comment comptez-vous procéder, Narcissa ? Pouvons nous vous aider ?

Narcissa eut un sourire malicieux et Androméda ne put s'empêcher de sourire elle aussi, en retrouvant dans cette femme fière sa petite sœur si taquine.

- Bellatrix est tellement prévisible dans sa folie. Azkaban l'a brisé mais... Mais elle a gardé la même façon de penser au fond.

Alors que tous fronçaient les sourcils, ne comprenant pas où voulait en venir la femme, Narcissa laissa échapper un gloussement amusé.

- Notre sœur a toujours mis ses objets les plus précieux dans le coffre des Black. Notre famille ayant une propension certaine à... la paranoïa, il est parfaitement protégé. Pour qui n'est pas un Black.

Molly émit un couinement affolé.

- Vous voulez cambrioler Gringotts ?

Androméda secoua la tête d'un air amusé, sans pour autant répondre directement à Molly.

- Tu as toujours accès au coffre familial, Cissa ?

- Bien sûr ! Je suis encore une Black... Et je ne pense pas que Bella ait eu le temps de changer cela. Je vais juste... aller à Gringotts, et récupérer la coupe.

Severus fronça les sourcils.

- Aussi simplement ?

Narcissa gloussa, amusée.

- Rien d'extraordinaire, j'ai bien peur de te décevoir, Severus. Je ne vais pas risquer ma vie dans une mission pleine de dangers...

A cet instant, une vague d'optimisme déferla sur le petit groupe. Peut être finalement que les choses n'étaient pas si sombres qu'ils le pensaient. Peut-être que les choses tourneraient en leur faveur, et qu'ils seraient libres.