Chapitre 60

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Nous atterrîmes rudement, comme je l'avais fait plusieurs fois auparavant. D'après le temps qu'il nous avait fallu pour arriver là où nous étions, je savais que nous devions être assez loin de Poudlard. Le voyage avait pris presque aussi longtemps que lorsque nous avions utilisé le portoloin pour aller à Londres.

Harry était tombé lorsque nous avions touché le sol, sa jambe blessée cédant sous son poids. Je me penchai pour l'aider à se relever. « Où sommes-nous ? » Questionnai-je, jetant un coup d'œil à la ronde. Est-ce que ça faisait partie du Tournoi ? Serait-ce la dernière étape de la tâche – trouver le chemin du retour ?

Nous étions dans un cimetière obscur et oublié depuis longtemps. Le contour d'une église voisine était visible derrière un grand arbre à notre droite. Il y avait une immense colline à notre gauche, flanquée d'une vieille maison en bordure du cimetière. Il devait s'agir d'un vieux presbytère...

Je regardai la Coupe. « Est-ce que quelqu'un t'a dit que la Coupe était un portoloin ? » M'enquis-je tout en me demandant si nous ne devrions pas simplement la toucher à nouveau pour retourner à Poudlard.

« Non, » répondit Harry. « Est-ce que c'est censé faire partie de la tâche ? »

« J'sais pas, » dus-je admettre... J'étais sûr que Dumbledore m'aurait préparé pour quelque chose comme ça. Mais il est vrai qu'il nous avait fait voyager avec le portoloin à maintes reprises. Était-ce un signe ? Ça aurait pu l'être, mais quelque chose en moi me disait que ceci n'augurait rien de bon. « Devrions-nous sortir nos baguettes ? »

« Ouais, » acquiesça Harry, soulagé que je l'aie suggéré.

Nous demeurâmes là pendant 4,3 petites secondes qui parurent beaucoup plus longues, à évaluer la situation et à essayer de décider ce qu'il fallait faire ensuite, puis j'entendis des pas. « Quelqu'un vient par ici. »

Je pus voir la silhouette qui approchait avant Harry, mais cela ne me fut d'aucune utilité. Qui que soit cet individu, il couvrait son visage avec une capuche. Il portait un petit paquet qui pouvait être un bébé ou un ballot de vêtements. J'essayai d'écouter ses pensées, mais je n'entendis rien. Je n'aurais pas dû m'attendre à beaucoup plus que ça maintenant.

Du coin de l'œil, je vis Harry abaisser sa baguette. Connaissait-il cette silhouette ? Je jetai un regard dans sa direction, cherchant à évaluer sa posture tout en fouillant son esprit pour voir s'il avait des réponses. Il n'en avait aucune. Nous nous tournâmes tous les deux vers le personnage qui approchait.

Il s'arrêta à côté d'une imposante pierre tombale en marbre, à seulement deux mètres de distance. Pendant un moment, Harry et moi nous contentâmes de dévisager la silhouette encapuchonnée, et celle-ci nous dévisagea en retour. Ma cicatrice... la douleur... fut le seul avertissement avant que Harry ne s'effondre sur le sol, serrant son front, sa baguette glissant de ses mains. Il cria de douleur. Je me penchai vers lui, mais dans l'instant qui suivit j'entendis cette voix aiguë et glaciale de la vision de Harry déclarer, comme si elle était très loin et très haut dans le ciel :

« Tue l'autre. »

Le temps ralentit. Je perçus le bruissement de la baguette et sentis le léger mouvement de l'air qu'elle agitait avant d'entendre la seconde voix crisser « Avada Kedavra ! » Un éclat de lumière verte jaillit de la baguette avec un bruit de rafale. Je le regardai approcher, trop vite pour que je puisse faire le moindre mouvement ou prononcer la moindre syllabe. Il me frappa comme un boulet de démolition, comme un camion Mack, comme Emmett s'il pouvait me prendre par surprise. Je réalisai que j'étais allongé sur le dos, sans savoir comment je m'étais retrouvé dans cette position. Je ne pouvais pas respirer même si j'essayais, ne pouvais pas bouger, ni parler. Je ne pouvais même pas entendre. Puis un incendie ravageur se déclencha.

Les Cullen vont à Poudlard | Harry Potter Et TwilightWhere stories live. Discover now