Je suivis son exemple, ramassant mes effets pour la nuit et me retirant dans la salle de bain. Je décidai qu'une douche allait me faire le plus grand bien. Peut-être que ça aiderait à me détendre et à apaiser la colère qui était toujours présente en moi. Au bout de 35 minutes, je me sentis un petit peu mieux. Je me séchai et enfilai un pantalon de pyjama et un maillot. Par habitude, je m'allongeai à ses côtés. Elle feignait de dormir, mais elle ne parvenait jamais à me duper... Et c'est ainsi que nous demeurâmes tous les deux étendus, elle de son côté du lit et moi du mien, comme si une clôture de barbelé avait été placée entre nous, constituée de toute la colère et des non-dits.

Et c'était là que résidait notre problème – pas dans les erreurs que nous avions commises ou dans la colère que nous ressentions, mais dans l'impasse qui résultait lorsque ni l'un ni l'autre n'était prêt à céder ou ne savait quoi dire pour ouvrir le dialogue.

Ma famille était étrangement silencieuse, ce soir. J'avais pensé, en voyant Alice devant le foyer, que je me ferais enterrer sous une avalanche de critiques et de conseils, mais il n'y avait rien eu. Sans doute se disaient-ils tous que c'était quelque chose que nous devions régler nous-mêmes.

Ce n'était pas comme si c'était un énorme problème. Il s'agissait d'une danse, c'est-à-dire un bal – 4 heures d'une soirée dans notre vie, quand nous savions déjà que nous allions devoir jouer un rôle, faire notre part. J'avais déjà accepté le fait que Bella allait se rendre au bal avec quelqu'un d'autre. Et en outre, elle ignorait les sentiments de Cedric à son égard. Si elle en avait été consciente, elle aurait refusé son invitation, car ça ne lui ressemblait pas de tromper les gens. Je réalisai que j'aurais pu lui dire. J'aurais pu la mettre au courant dès que j'avais commencé à avoir des soupçons. Pourquoi ne l'avais-je pas fait ? Il semblait n'y avoir aucune bonne raison de garder l'information pour moi, et pourtant c'est ce que j'avais fait.

Je repensai à l'échange dans la bibliothèque. Elle aurait pu dire non. Elle l'avait fait auparavant. Elle n'avait eu aucun mal à refuser les invitations de Mike, Eric et Tyler. Pourquoi n'avait-elle pas agi de la même façon avec Cedric ? Je savais pourquoi – je l'avais mise en colère... et il y avait probablement une partie d'elle qui voulait se venger de moi pour ça... Et dans sa fureur, peut-être qu'elle n'avait pas réfléchi clairement. Elle ne pouvait pas lui parler de notre relation... Est-ce que c'était ça qu'elle avait été sur le point de lui dire – qu'elle était fiancée ?

Je sentis ma colère se dissiper alors que je réfléchissais à tout ça. Elle ne disparut pas complètement, mais elle était certainement plus facile à gérer. J'étais assez calme pour être en mesure de dire quelque chose, supposai-je. Assez calme pour m'engager dans une discussion qui allait selon toute probabilité être déplaisante. Que devais-je dire pour commencer ? Que pouvais-je dire ? C'était comme une partie d'échecs – le déroulement du match dépendait du premier coup joué... Mais ceci n'était pas un jeu, et Bella n'était pas mon adversaire... Et je ne voulais pas la détruire. Je voulais en faire ma reine.

« Pourquoi ? » Demanda-t-elle, et je fus étonné par le son de sa voix. Celle-ci était résolue, paisible... Je ne percevais pas de colère, mais il faut bien dire qu'elle était devenue beaucoup plus habile à masquer ses sentiments sous-jacents depuis la première fois où je l'avais rencontrée. Et c'était à cause de moi, réalisai-je... Elle continua, « Pourquoi sommes-nous en train de jouer à ce jeu, Edward ? Pourquoi avons-nous décidé de prétendre que nous ne sommes pas ensemble ? De mentir à tout le monde autour de nous et à nous-mêmes ? » Sa voix se brisa à la fin, laissant entrevoir les émotions profondes qu'elle essayait tant bien que mal de contrôler.

Les Cullen vont à Poudlard | Harry Potter Et TwilightWhere stories live. Discover now