Les Cullen vont à Poudlard | Harry Potter Et Twilight

Chapitre 5

« Non, pas égoïste, juste réaliste. Ce n'est pas égoïste de déterminer tes limites, » répliquai-je doucement, traçant mon pouce le long de son bras.

« Qu'est-ce que tu veux faire ? » Elle leva la tête pour me regarder.

« Je veux faire ce que toi tu veux faire, peu importe ton choix, » répondis-je posément.

« Merci – alors la décision repose complètement sur mes épaules. » Elle se raidit. « Très passif agressif, Edward. »

La voir bouder me fit sourire. Elle essayait d'éviter la question en provoquant un conflit – je voyais très bien son petit manège. « Bella... » Je la forçai encore à me regarder. « Ceci n'est pas ta décision. C'est notre décision. Je veux savoir ce que tu veux vraiment, ce avec quoi tu peux vivre... »

« Et je veux la même honnêteté de ta part. Je ne veux pas penser que tu vas simplement me suivre quoi que je dise, et je ne veux pas non plus que tu prennes une décision pour moi. Il faut qu'il y ait une discussion, » insista-t-elle.

Je comprenais son point de vue. C'était arrivé trop souvent que je prenne les décisions au début de notre relation, croyant que je savais mieux ce qu'il convenait de faire en toute circonstance... Seulement j'avais appris que souvent ce n'était pas le cas, qu'elle avait une meilleure intuition et une perception plus juste que la mienne. Alors j'en étais venu à faire confiance à son jugement, à ses décisions, et à agir de manière à ce que les deux combinés ensemble aient un impact positif. Aussi comprenais-je, présentement, que si je la suivais dans sa décision et que les choses tournaient mal, les conséquences sembleraient reposer sur ses épaules.

« D'accord, Bella, je comprends. Je vais te dire ce que je pense et ce que je veux, mais je veux que tu fasses la même chose – que tu sois totalement honnête à propos de ce que tu désires et ce que tu es prête à accepter, okay? »

« Ça me convient. » Elle esquissa l'ombre d'un sourire.

« L'idée de passer une année à Poudlard, indépendamment des circonstances, est intrigante. Je ne savais même pas qu'il y avait des sorciers et des sorcières dans le monde avant il y a quelques jours. Passer du temps avec eux, en apprendre davantage au sujet de leurs coutumes, de leur mode de vie... ça m'enthousiasme. J'ai passé près de cent ans à apprendre à propos du monde des humains. Découvrir qu'il y a un monde entièrement nouveau ici, contenu dans celui-ci... » Il n'y avait pas de mots pour décrire mon niveau de fascination. Aussitôt que j'avais vu la vision de la visite d'Hagrid à travers l'esprit d'Alice, j'avais été intrigué. Et pour couronner le tout, avoir un objectif dans ma vie, trouver le moyen de faire une différence, et plus particulièrement faire partie de quelque chose qui pourrait avoir des répercussions profondes – ça m'aidait à croire que j'avais peut-être une âme après tout – qu'il y avait peut-être encore de l'espoir pour moi.

Je pris une grande respiration. Il fallait aussi que je fasse part à Bella de mes hésitations – à la fois dans le but de tout divulguer et pour l'encourager à partager les siennes. « D'autre part, je suis impatient de t'épouser. Je ne veux pas attendre un an pour ça. Je te conduirais à Vegas dans la minute s'il n'en tenait qu'à moi, mais je ne veux pas causer de chagrin à Alice et je sais que tu lui as promis qu'elle pourrait s'occuper de la noce. Et l'idée de passer mes journées avec toi mais d'être obligé de te traiter comme une simple amie me paraît simplement impossible – ne pas pouvoir te toucher, te tenir dans mes bras, t'embrasser... » Je déglutis même si ce n'était pas nécessaire. « En fait c'est pire que ça, passer mes journées loin de toi – me cause une douleur physique. C'est très difficile pour moi de me réconcilier avec l'idée de t'emmener, de te placer en situation de danger encore une fois, et pourtant je sais que je ne peux pas te laisser durant un an. Ce n'est pas une option pour moi... Et finalement, me placer moi-même en situation de danger, sachant à quel point tu serais affectée si quoi que ce soit m'arrivait... » Je fus incapable de terminer ma phrase. Je savais déjà ce que ça lui ferait. Ça me ferait la même chose. Il n'y aurait plus de vie à vivre sans elle, et pour elle non plus si je n'étais plus là. Je le comprenais maintenant.