Gellert 12

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Gellert cherchait à rentrer plus souvent et plus tôt au manoir pour ne pas laisser Lucie toute seule. Heureusement pour lui, lors de longues périodes d'absence, Eugénie venait tenir compagnie à sa femme. Elle avait tendance à mieux comprendre ses sautes d'humeur et ses besoins, puisqu'elle vivait la même chose. Il lui en était particulièrement reconnaissant, car cette grossesse lui avait fait redécouvrir le caractère fort de son épouse. Il se retrouvait souvent désemparé face à ses crises de larmes devenant des fou rire, ou face à ses envies de mandarine alors qu'ils étaient en plein milieu de l'automne.

Ce jour-là, il revint bien deux jours en avance de sa conférence à Paris et il était assez content d'avoir pu écourter ce séjour dans cette ville qu'il aimait si peu. Il se mit à la chercher, une fois qu'il comprit que la bibliothèque était vide. Il ne la trouva ni dans leur chambre, ni dans le jardin et sa magie n'était même pas perceptible. A chaque minute passant sans mettre la main sur la jeune femme, il devenait un peu plus soucieux. Il commença à vérifier ses protections, qui étaient en bonne état, puis s'il y avait une présence humaine à proximité, mais ne trouvant rien il commença à devenir fou d'inquiétude. Où était-elle passée ? Est-ce que ses pires craintes s'étaient réalisées ? Était-ce Albus qui avait récupéré sa cousine pour faire pression sur lui ? Il n'y avait que cet individu vicieux pour réussir à replacer exactement les mêmes protections... Perdu dans ses questions sans réponse, il ne sentit pas sa magie se déployer échappant à son contrôle.


" Gellert ? Tu es revenu ? Tout va bien ?"


La voix qui avait crié cela appartenait à la source de ses inquiétudes. Elle marcha rapidement vers lui, pour le rejoindre. Il s'approcha, la prit dans ses bras comme si cela pouvait la garder en sécurité du monde extérieur et de ses ennemis.


" J'ai eu si peur, marmonna-t-il dans ses cheveux.

- Pourquoi ? Je suis là, en bonne santé et..."


Il la coupa dans sa phrase en s'écartant brusquement de son étreinte. Il la scrutait avec un regard suspicieux.


" Comment as-tu fait pour échapper aux protections ?

- Hum...

- Comment ?"


Sa magie devenait menaçante, étouffant un peu la jeune femme qui évitait de croiser son regard.


" Lucie, insista-t-il, dis-moi.

- Il se pourrait que je sois une animagus."


Elle avait prononcé cette phrase si vite, qu'il eut peur d'avoir mal comprit. Quand il perçut pleinement ce qu'elle venait de lui annoncer, il serra ses épaules un peu plus fort, ancrant ses yeux dans les siens.


" Si je te demande de ne pas sortir c'est pour une bonne raison."


Il aurait voulu continuer à la réprimander, mais soudainement, Lucie était au bord des larmes. Soupirant, il la reprit dans ses bras, renonçant pour le moment à en savoir plus. Il n'aurait qu'à poser des barrières non spécifique tant qu'il ne savait pas quel était son animagus.


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