Revers

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Lucie se glissa hors des bras de Gellert, elle avait de la chance, pour une fois il dormait d'un sommeil lourd. Elle le contempla un peu, triste de le quitter. Mais tant qu'elle ne tuerait pas le doute en elle, sa confiance en lui ne serait pas totale. Et elle avait besoin d'avoir foi en lui. Depuis leur baisers, quelques jours auparavant, elle ne pouvait le sortir de sa tête. Elle embrassa le front de l'homme, posa un mot sur la table de chevet et se dirigea vers la bibliothèque pour tracer son cercle de téléportation.

Elle apparut devant Nurmengard, il faisait une nuit d'encre. Cela lui serait profitable. Elle se transforma en souris, se glissant à travers les protections. Arpenter les couloirs en étant aussi petite lui parut bien trop long. Elle eut peur à un moment que Gellert se réveille avant qu'elle n'ait fini ses recherches. Sentant enfin la magie d'un autre individu, elle suivit la piste.

Une petite souris grise entra discrètement dans le bureau de Gellert, Vinda Rosier avait dû le quitter peu de temps avant, car elle percevait encore sa signature magique. Reprenant forme humaine, Lucie lança quelques sorts d'alarme et un charme de désillusion. Elle vérifia qu'il n'y avait aucun sort pour entraver ses recherches, elle avait fait en sorte que la magie de Gellert la reconnaisse. C'était l'un des avantages des fiançailles...Elle se pencha ensuite sur la paperasse empilée devant elle. Son visage se décomposait à mesure qu'elle lisait tout ce dont Gellert ne lui avait pas parlé. Les menaces, les chantages et autres manœuvres pour pousser des villages à se soumettre à des compromis. Même le monarque de l'Empire austro-hongrois avant subit des pressions pour accepter l'accord. Heureusement pour elle, les accords paraissait conformes à son accord avec Gellert. Mais comment pouvait-elle en être sûre maintenant ? Laissant sa magie s'étendre dans le bureau, son charme de désillusion tomba. Elle s'avachit un moment dans l'immense siège en bois, essayant de reprendre contenance. Elle se sentait lasse et fatiguée. Elle avait envie de pleurer, de tout détruire mais rien ne vint. Alors elle se releva, sortant de la salle sans un regard en arrière. Elle entendit vaguement qu'on l'interpellait alors qu'elle franchissait les protections de Nurmengard. Retenant un sentiment de détresse soudain, elle se mit à courir. Elle avait oublié sa baguette dans le château dans sa précipitation. Totalement perdue, elle voulut s'éloigner le plus possible du lieu, comme si cela pouvait atténuer sa douleur ses rêves d'idéal détruits.

DànWhere stories live. Discover now