Dàn

Sortilège (7A)

" Nous allons apprendre aujourd'hui le sort de pistage et comment remarquer quand en on est victime."

Faisant paresseusement tournoyer sa plume au-dessus de sa paume ouverte, Lucie n'écoutait que d'une oreille. Alphonse la fixa blasé, hésitant à faire un commentaire.

" Je ne comprends toujours pas comment tu fais pour paraître aussi ennuyée par une matière qui te passionne, marmonna-t-il. D'ailleurs comment peux-tu faire ça ?"

Il agita son index en direction de sa plume tournoyante. Lucie attrapa celle-ci soudainement, la reposant fermement sur la table tout en se redressant.

" C'est juste un exercice de magie sans canalisateur, ça aide le potentiel magique à se développer."

Alphonse soupira, ne comprenant pas totalement la raison ou l'utilité de l'acte. Elle était probablement l'élève la plus douée de leur année malgré ses quelques lacunes en histoire de la magie et ses réticence pour la métamorphose. Et ses ascendants justifiaient largement ce potentiel sans qu'elle n'ait besoin de l'améliorer. Elle était une Dumbledore et une McNeil, un des rares clans écossais ayant un siège au Mangenmagot. Sa meilleure amie ne semblait avoir aucunement conscience que son prénom était sur toutes les lèvres. Aux fêtes de sang-purs les mères guettaient son arrivée, qui ne venait pas puisque sa grand-mère n'avait jamais jugé bon de l'entraîner là-dedans. Malgré tout, elle cherchait encore à développer son pouvoir et sa connaissance des runes, des sorts et de l'arithmancie. Elle avait un tel niveau en sort runique qu'elle avait le droit à des cours particuliers avec d'imminents chercheurs de la société sorcière. Son professeur de runes avait mis en place ces rendez-vous, grâce à ses contacts, mais surtout pour voir jusqu'où elle irait. Bien que son niveau d'arithmancie soit très bon, il était bien loin de son niveau en runes.

Fut un temps, Alphonse la jalousait pour sa facilité à maîtriser certains sujets, à être tout ce que la société attendait, c'est-à-dire ; belle, intelligente, douée et bien-née. Puis il avait découvert l'envers du décors avec Margaret, les crises d'angoisses, les cauchemars à répétition, les explosions de son pouvoir lors d'une émotion trop intense. Sa petite-amie n'avait pu lui cacher longtemps les problèmes de Lucie, extrêmement inquiète pour la jeune femme qui ne disait finalement pas grand chose à ses amis. A partir de ce moment, il avait eu de la compassion pour elle. Mais le jour où elle leur avait confié son passé, droite et le sourire aux lèvres peut de temps après Samhain, il l'avait admiré. Il ne savait pas encore comment la jeune femme trouverait un homme à sa hauteur, mais il était certain que si elle y arrivait, elle pouvait très bien changer leur monde. Et même supprimer les Travaux Domestiques de Poudlard.