Chapitre 5C:Les veillées du beau temps.

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25 et 26 matzise 4951

J'applique sur mes cheveux une lotion magique rose bonbon,de ce rose qui colore les yaourts aux fruits rouges.La lotion plâtreuse glisse sur mes gants immaculés,et je l'applique sur mes cheveux noirs pour que quand je le voudrais,ils deviendront longs magiques et multicolores.Une multitude de bracelets autour de mon cou donnait l'impression d'avoir affaire à une gorafe,et ma peau était aussi lisse que du bois ciré par des taromies "fourmis à têtes de souris fabriquant du miel,très dangereuses". La robe occupait un espace si large autour de moi,elle était pourtant si simple,si vaporeuse,si brillante,que tout le monde se poussait sur mon passage et que je me déplaçais en lévitation.J'arrivais dans le parc de Sainte Alféa,en magixy,pour rendre visite à l'école où ma mère faisait ses études.Des petites tentes de pique-nique étaient installés dans le parc,entre deux grandes tourelles roses,à gros clochers  .J'échangeais baisers et poignets de main avec des élèves dont les parents auraient connu ma mère,plus ou moins;J'appréciais aussi la petite attention d'illuminer le parc,car il me semblait avoir dit que ça me plaisait,même si j'ai en moi la force des ombres.Si je savais le coup bas qu'on me ferait après.

A la sortie,deux de mes amies m'ont rejointe.Zowie ,la fille d'un très proche ami du roi Patryssia Zovlorsy et de Tuna Maxima, une femme métisse originaire des lunes ,  la peau sombre,cheveux noirs volumineux,pleine d'entrain et mûre, et Knegna Sobalskymis,une dame de compagnie,aux cheveux d'un noir si obscur qu'aucune lumière ne pouvait en réchapper,ce qui faisait sa renommée.Plus les cheveux sont foncés,plus ça plaît à la majorité de la gente masculine sombralienne.Peut-être papa a-t-il épousé une asiatique en espérant que ses filles soient brunes?Non,non,je ne le connaissais pas aussi calculateur.Je vivais dans une naïveté bienheureuse,loin des travers du monde d'en bas.

On lévitait toutes les trois dans la forêt entourant le campus,attendant que les petites fées noires viennent nous chercher pour aller dîner ensemble,avec Zowie je veux dire.Les deux jours précédant mon anniversaire ne pouvaient pas être trop ordinaires,pour me préparer au choc de joie que je devrais accuser.Entre les silohouettes éclairées par des lumières jaunes et grises,on rigolait comme une bande de scouts autour de leurs lampes de poches.Puis le carosse noir,tiré par une armée de chevaux semblant venir des enfers,vient nous cueillir et on est reparti pour Mingovia.

Ah,là,là quand je repense à ces derniers moments de douce naïveté.La préparation du discours,la joie et l'impatience de découvrir l'origine des petites allusions de ma tante , tout cela pulvérisé.Je me revois pourtant jeté le pain des lutins par les fenêtres du carosse volant,espérant qu'ils atterriraient dans les ornières des miséreux villages forestiers.Ce même peuple qui venait m'acclamer devant le palais,criant mon nom derrière des sortilèges amplificateurs,comment ai-je fait pour ne pas voir la stupide hypocrisie de ces enfants gâtés fainéants?Qui reproduise les tares de ce qu'ils appellent leurs bourraux?Un peuple reluisant ces sombraliens,et dire qu'en plus d'en faire partie,je suis leur représentant,du moins je suis la fille de celui qu'il était,et puis ziurk,cela fait longtemps que ces mendiants violents à la moral dicté par un estomac vide dont j'ai connu la puissance ont fait de moi une apatride,et il n'existe pas de haine plus puissantes qu'entre sombraliens et royaux.

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Where stories live. Discover now