Chapitre 20C:Les saisons chaudes.

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S'ils continuaient à me torturer ainsi,je n'arriverais jamais à faire mon deuil c'est évident. Ou plutôt je n'en aurais pas besoin. Ces flashs envoyés par les démons et les esprits devaient à tout prix cesser.Je crus donc voir ma chance tourner au milieu de Faicho,une saison chaude particulièrement violente dans le désert blanc de Zordelem, à cause de la réverbération.

Ils sont donc arrivé dans ma pièce,et ils ont retiré les esprits de ma tête.Oui,Ponno,vous avez bien lu.Ils ont posé avec beaucoup de délicatesses leurs longues mains transparentes sur mon visage,et soudain la pensée de mes parents a disparu au bout de 20 millisecondes.Je respirais bruyamment,tant ce soulagement m'était inhabituel.

-Tu es libre.

-Quoi?

Je croyais à une manoeuvre psychologique pour mieux me torturer.

-Il n'y a rien à comprendre.Tu es libre c'est tout.

-Vous mentez.

-Comment pourrais-tu le savoir?Tu nous a entendu en discuter?On te donne enfin le moyen d'être heureuse,sans les diktats de la royauté!Pourtant,petite princesse que tu es tu ne fais que te plaindre et de lamenter!Ridicule!

-Au moins j'avais des parents qui m'aimaient!C'est vous qui créez des problèmes là où il n'y en a pas!hurlai-je.

Deux bras m'empoignèrent les épaules et me retournèrent violemment.

-Petite princesse,ne faites pas de caprice,voulez-vous,suivez nous.

-Je croyais que j'étais libre?

-T'es une marrante,toi?Il ne faut quand même pas que tu te perdes!La princesse de Sombralia ne voyage pas beaucoup,non?Parce qu'on l'enferme!Tu crois qu'il t'arriverait quoi à ton avis si on ne t'accompagnait pas?Tu deviendras comme tes parents!

-Tout ce qu'ils ont fait,ils l'ont fait pour mon bien.

Mes yeux étaient totalement aveuglés par les larmes d'une haine farouche et monstrueuse que je n'osais pas encore éprouver.

-Vous dites toutes la même chose vous les princesses,ajouta le type tout en m'accompagnant à une petite voiture volante.Je suis certaine que tu ne sais même pas ce que contiennent les coffrets!De toute façon,puisque tu tiens tellement à te retrouver seule,et bien oui débrouille toi sans notre aide.Ne viens pas pleurer après.

Encore.Oui encore des menaces.Et des injures,des disputes,des cris qui annonçaient bien évidemment les pires maltraitances.De toute façon,dans les rares moments où je pouvais ouvrir ma bouche,je crie comme je ne le fais jamais et j'utilise des phrases qui sont forcément retournée contre moi.

Parce q'à l'époque j'étais encore pour mon âge une jeune fille très naïve,je ne pouvais que crier d'une voix suraigüe,coupant dans leur élan les remarques froides,glacées,acérées comme des griffes de harpies féroces,qu'est ce qu'ils allaient bien pouvoir me sortir cette fois?

-Eh oui,même quand on est de sang royal il faut être utile et productif pour survivre!Alors,je t'en prie ne fais pas la gamine,soit tu y vas,soit tu reviens.

-Je croyais qu'il ne fallait pas que je me perde?

Mais la dernière personne à avoir parlé a déjà filé à l'intérieur du véhicule.Aussitôt elle passa un coup de boule (téléphone grâce à sa boule de cristal),pour appeler des renforts du centre d'expérience.

J'ai longtemps hésité avant de sauter de cette voiture.Pourtant c'était la meilleure chose à faire.Ils ont tellement l'habitude de parvenir à leurs fins,il fallait bien que je mette un peu de piment dans ces vies.Et donc,j'ai atterri avec quelques affaires sur le sol blanc du désert.J'avais pris un carton,et j'ai couru avec sans même me demander ce qu'il pouvait contenir.J'étais encore en blouse noire,et j'avais réussi à m'enfuir,à reprendre la seule chose qui m'appartenait encore.Ma vie.

Aujourd'hui,je sais admettre mes défauts.Je suis cruelle,injuste et trop fière pour faire des excuses aux autres quand je suis en colère.Je me promet d'en faire plus tard mais chaque fois je procrastine.

J'ai ouvert le carton.C'était des photos de ma mère.Emue,je les ai mises en file les unes après les autres sur le sable blanc,elles avaient tant de valeur pour moi.Des photos prises lors des séjours royaux en bord de mer.C'était exceptionnel que mes parents puissent prendre une journée de vacances pour eux.Ils avaient d'autres choses à faire.Genre gouverner.

Ma mère changeait toujours de sujets de conversations quand ce genre de thème était abordé.Je me rappelais de ces journées inoubliables où le peuple du littoral faisait des ovations à mon arrivée.Des larmes d'émotion coulaient sur ma joue,et sur celles des côtiers.Qu'est ce qu'ils en pensent d'ailleurs,de la révolution?

-Pourquoi tu ris?lâchai mon père parfois pour que ma mère rit encore plus.

Oui,c'était ces petites situations étranges qui font le charme des vies des couples royaux.

Et puis,à quoi bon remuer mon passé?j'allais construire mon avenir de princesse sauvage.Même si ma vie aurait dû suivre son cours,tout ceci je sais que je n'aurais pas mérité de l'avoir vécu.Petite,j'étais curieuse de tout,je bavardais tout le temps,voulant tout savoir sur tout le monde,quitte à devenir très indiscrète!Et puis une pensée me traversa comme un éclair déchirant la campagne:

-Zowie!Je l'ai abandonnée!

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant