Chapitre 60C.

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C''est pour ça que je suis loin d'être la plus à plaindre des trois.J'ai beaucoup vécu seule,j'ai perdu très vite les gens à qui je tenais mais d'un autre côté c'était tellement violent, et puis j'avais quand même un homme qui m'aimait.Et surtout je connaissais les pouvoirs qui m'apporteraient la vengeance.

Mon délire,après que Luke m'aitsauvé,dura encore une heure.C'était ce moment où la maladie que tucouvais explose,que tu craques finalement,que toutes tes souffrancesaccumulées prennent possession de toi pendant le seul moment dedemoiselle en détresse que tu peux te permettre.Il faut accepterd'être sauvé,même quand t'es une femme.Je ressentais uneincompréhensible fierté,et la chute n'en serait alors que plusbrutale.Je ricanais et je me moquais des méchants qui ne pouvaientplus m'entendre.Je savais que Sara et Lana avaient eu beaucoup plusque moi l'occasion de se soulager sans se cacher par exemple.

Je me sentais épiée en ayantprononcer ces mots.Alors instinctivement je me suis levée pour voirsi des gens écoutaient.Mais il n'y avait personne derrière laporte.Je ne savais pas si Sara et Lana avaient eu un petit copainmais en tout cas ils n'étaient pas là.Mais j'ai froncé lessourcils à nouveau et j'ai avancé à pas lents vers la porte desortie.Je voulais poser mon dos contre le battant.Ce que je n'osaismême pas lui dire c'est que c'est cette fugue avec Luke qui memettaient le plus mal.Je n'arrivais même pas à me concentrer surlui.J'étais constamment sur le qui-vive à craindre un nouveau piègede mes ravisseurs.Alors Luke a dit que pour me calmer il faudraitmieux m'y précipiter.Il lisait les annonces posées sur les arbresen forêt.Comme si moi j'allais perdre du temps avec ça,comme si jen'angoissais pas assez comme ça.Le bruit de la guerilla continuait às'entendre en arrière-plan pendant toute ma vie clandestine.Troisans quand même.En fait,j'étais tellement focalisée sur cettenouvelle ouverture vers la liberté que je n'y prêtais pasattention.En fait,j'avais conscience que mes pouvoirs étaient plusefficaces que ceux du fils de la louve et du faucon d'Arménie.Maisj'étais une princesse,une vonshita. Notre éducation est l'héritagede siècle de stagnation,et je restais persuadée qu'un homme allaitsavoir me protéger.C'est lui qui eut l'idée douteuse de m'inviter àune soirée du parti communiste,y avait même le drapeau devant lasalle des fêtes,le parfum de ces fameuses boissons pétillantesbleues à l'agruz,et l'atmosphère conviviale et détendue.Je lui aidit qu'on ne connaissait personne.Luke était pourtant très àl'aise,je me souviens quand je suis arrivée ici,je ne me suis pasévanouie pour me retrouver directement dans un lit.


Il avait fait de son mieux pour me présenter à un maximum de mondetout en me mettant bien en avant dés qu'il en avait l'occasion.Là,ilpouvait difficilement le faire.Et à ma grande honte les balcons debois indoor si marquants de l'architecture ouest-sombralienneéclairés de grosses ampoules rondes émerveillaient mes sensesthétiques.Il ne m'était pas venu à l'idée que ce seraitmalencontreux si la friture du cake aux olives se couplait à uncourt circuit des ampoules,et que les portes étaient fermées.Ceserait idiot car j'étais dedans.Jusqu'ici,je m'étais battue avecmon corps.Aussi bien la triste enveloppe corporelle que toute lamagie qu'elle contenait.Je n'avais jamais utiliséd'armes.L'apparition d'une flamme sur le balcon de bois devrait fairel'effet de l'attaque des deux soleils noirs il y a 15000 ans,lesgardiens de Sombralia.J'ai pourtant traversé plusieurs couloirs avec Luke à ma suite.J'avais quand même envie de me rassurer,dans un éclair de générosité,qu'il n'y avait plus personne.Je suis montée au second étage et j'ai vu que la porte en acier réservée au personnel devenait déjà rouge à cause de la chaleur.J'avais un écran de protection,je ne sentais rien.J'ai eu donc l'idée très conne d'inspirer profondément et de m'étrangler,avant de presser le fils de la louve et du faucon d'Arménie de fuir.J'ai donné un violent coup de pied dans l'issue de secours,avec un sourire machiavélique que j'avais du mal à me réprimer et que je ne m'expliquais pas moi même,et elle a explosé. Faut vraiment qu'on se tire.J'ai senti de l'humidité dans l'air.Des éléments d'eau parvenaient déjà sur l'incendie,j'étais rassurée.Je suis restée interdite.Je me demandais à quel moment je me mentais à moi même et la petite voix dans ma tête ne cessait de résonner dans mon cerveau.On disait souvent des choses horribles sur les sombraliens et les sombraliennes à l'étranger.

-Je me demandais Loony,quel est ton nom de famille?

J'étais surprise,je ne m'étais jamais posée la question.On n'utilisait jamais le nom de la dynastie.

-C'est la dynastie Rhayihfa.Mon nom complet est Loony Rhayihfa de Sombralia.Je l'utilise jamais,c'est moche.

Il voulait qu'on aille plus loin,c'était pour ça qu'il me posait ce genre de question.Je suis encore restée,prétendant m'assurer que tout allait bien.Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour le mettre dans cet état alors que je n'inspirai que du dégoût aux autres?

-Allons-y.

-Oui,grande maîtresse noire,a-t-il répondu ironiquement.Je lui ai adressé un regard mauvais et il s'est posé sur mon épaule.

-Personne ne nous poursuit?ai-je demandé.

-C'est pour ça que tu avais déclenché l'incendie,non?Alors pourquoi t'en étonner?



Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Where stories live. Discover now