Chapitre 32B:Winter is Coming.

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Les températures chutèrent.Le thermomètre se faisait instrument de menace.Et il rendait plus irritables ce qui se faisaient appeler "Gens",à savoir les gardes.Ils nous octroyèrent une ration supplémentaire,afin de construire de nouvaux bâtiments,et de planter des pommes de terre en prévision du Printemps,ce Printemps qui nous semblait tellement lointain.De plus,personne ne pensait qu'on serait encore là,ils le savaient mais ils n'avaient pas envie d'y croire,ils espéraient qu'au bout d'un moment on nous laisserait tranquille.

Mais moi,j'avais plus de force,et c'était un pouvoir bien plus puissant que celui que vous me croyez avoir.Il s'agit de l'amour.L'amour qui est le sentiment le plus fort.Ma liaison avec Lasse était une des plus puissantes innovations.Cette déportation m'avait permise de trouver le véritable amour en la personne de ce suédois,peut-être est-ce lui qui m'a dénoncé,étrange preuve d'amour.C'était mon âme soeur.Je l'aimais totalement,et pas seulement pour son aide à notre survie.

Avec l'hiver,ils ont demandé à ma mère de faire la classe,une manière très astucieuse de nous offrir un semblant de normalité.

-Ah?j'ai fait avec une note d'espoir dans la voix.

-Oui,je vais enseigner à une classe mixte,d'élève lettons,finnois et russes.

-Et qu'est-ce que tu vas faire après enseigner?demanda Lavra.

-Je rentre à la maison,fit Maman en souriant.Enfin,à la hutte.

Lavra poussa un important soupir de soulagement.Mais Gaëll,qui espérait pouvoir se lier avec d'autres enfants,en plus de Viktor,ne put pas en profiter.Seuls les enfants dont les parents avaient signé le pouvait.Chaque soirée,Petys aidait maman à préparer ses cours.

En plus de devoir résister aux difficultés  des travaux forcés,je dus résister au froid.

-Pourtant,vous venez d'un pays nordique,fit Penne avec humour.

-Arrêtez s'il vous plaît.Le froid était d'une réelle intensité,et le froid m'occasionnait des crampes douloureuses.Quant à Gaëll,qui devait ramasser du bois à l'extérieur,dans le froid,elle avait parfois des traces de blanc sur ses cheveux noirs,mais elle travaillait avec Viktor,et elle vit cela comme une preuve que rien ne les séparera jamais.

Quant à moi,j'allais chaque soir sur la place du village,celle où on torturait les gens,après avoir porté sur mon dos des sacs qui représentaient la moitié de mon poids,et chaque soir il ne venait pas et Lavra ma consolait.A chaque fois nous nous rations.

Ce que je trouvais violemment ironique,c'est que je transportais du blé.J'avais l'abondance sur le dos alors que j'étais une personnification de la malnutrition.Je les transportais pendant des heures et des heures,du fouet russe dans les oreilles,avant d'être autorisée à rentrer chez moi.

Comme il manquait de personnel soignant,Lavra fut désignée,sans doute trop jolie et trop communiste pour travailler dans les champs comme une esclave.Elle fut donc nommée infirmière,médecin,psychiatre,chirurgien,et elle s'en tira à merveille.Mais elle ne bénéficiait d'aucun avantage,après tout elle n'était signataire de rien.L'un des gardes étaient venues la voir,pour la présenter brièvement à ses collègues tortionnaires,après quoi il lui a demandé si elle aimait les défis,et il était clair qu'elle n'avait pas le droit de répondre par la négative.

Ce n'était pas nous qu'elle devait soigner,c'était eux.Pourquoi on aurait droit au soin,étant donné qu'on avait été envoyé ici pour mourir,au bout de plusieurs années?Même si pendant tout le temps où j'étais dans ce camp de travail,personne n'est mort.

Jusqu'à la mi-novembre,nous avons continué à soudoyer Grimas,qui avec ses quatre filles en avait bien besoin,pour envoyer des lettres et espérer ainsi avoir des nouvelles de la Lettonie.

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Where stories live. Discover now