Chapitre 27A:Insoumis.

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Mars 1942.

Dés le début de l'année,les évènements avaient commencé à se précipiter.Et mon idée de fuir en compagnie de Waldek et des autres enfants aussi.Il s'agit de ne plus être enfermé,c'est déjà ça,je serais là pour veiller sur les autres,leur chanter des chansons,et je suis certaine qu'il doit y avoir au moins une bonne âme,dans la résistance polonaise nationale,qui voudrait bien m'aider.Il doit bien y avoir un polonais pas antisémite,ça doit exister.Ce serait déjà ça,cinq enfants sauvés.Mais comment le ghetto,lui,ferait il sans moi?

Les exécutions pour passage du côté aryen,(drôle d'expression)se multipliaient,une façon comme une autre de faire paniquer la population.

-Je te l'ai dit de ne plus y aller,Sara,me suppliait en pleurant ma mère à genoux.

Wladislaw fit le même reproche à ses enfants,et me le fit aussi,car selon lui,ils m'accompagnaient simplement pour que je ne sois pas seule.Si je ne suis pas extra-muros,eux non plus.

Mon père nous interdisait de sortir dans la rue sans lui,et nous étions donc enfermés à 13,sans possibilité de se nourrir,avec toujours la peur,que sans raison,les allemands tirent à l'avuegle sur les fenêtres.Ce qui ne l'empêchait pas d'ouvrir le tiroir de sa commode,et de dénicher une arme parmi les sous-vêtements.

-Ce n'est pas la seule raison pour laquelle nous y allons,ajouta-t-il.

En effet,il y avait également des réunions,cachés dans un recoin d'une cour intérieure,où mon père,qui travaillait dans cette courroie de transmitions entre les ennemis absolus,et l'attente que les gens avaient de lui,l'espoir qu'il transmette des nouvelles,l'empechait de démissioner entre autre.

-J'étais en train de penser que vendredi,avec ce Flieckerman,nous pourrions essayer d'adoucir  nos conditions de vie,même si le fondement même de l'institution était vicié,aider à ce qu'elles (les conditions de vie de nous tous ici présent) s'améliorent.

Ce soir là,la Gestapo tua cinq personnes avec la méthode du tir au poulet,c'est-à-dire en tirant sur des fenêtres de manière si constante,si acharnée,que personne ne pourrait s'en sortir.

-Qu'en sera-t-il du nôtre à présent?demandait Soshele,s'agitant d'avant en arrière en récitant des prières,à la manière si particulière des femmes ashkénazes.Cela ira mieux,n'est-ce pas?

Elle avait ce regard fou,ce regard,qui prouvait qu'elle n'était pas en état d'entendre autre chose que l'affirmative.

Elle posa un genre de tissu noir contre le torse de son fils,et le serra très fort,contre elle.

Un soir,déjà un soir assez extraordinaire parce que nous finissions de dîner,un homme frappa à la porte.Trois coups.Distincts.Mon père se leva précipitemment,salua l'homme,sortit.

-Hé,Zygmunt,lui chuchota ma mère.Tu sais qui est cet homme?

-Non,je ne connais même pas son nom.

-N'y va pas alors.

Il fit la moue,laissant tomber un morceau de textile déchiré aux pieds de cet homme.Moi qu'on disait ouïe fine,assez souvent,oreille musicale,je ne pus bien tout entendre,mais j'ai cru savoir qu'ils faisaient partie de deux organisations différentes,proposant de se fusionner,!Leur intérêt étant commun,et l'unions faisant la force:tout deux étaient des juifs varsoviens aspirant à la révolte,à la recherche de dignité.

Vers cette période,un jour,il me prit à part,avec maman:

-Sara,Grazena,je vais quitter le judenrat.

-Pourquoi?fit maman.En attendant,grâce à eux,tu es bien content de pouvoir te chauffer l'hiver.Et tu voudrais partir?

-Je ne peux pas continuer plus longtemps à mentir aux autres,pour tenter de les rassurer.Et à me mentir à moi-même,sans réussir à y parvenir,sans même réussir à donner l'impression même d'y parvenir.

Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant