Les bourgeons de la Haine [Between shades of gray fanfic]

Chapitre 32C:La Pétrifiction.

J'avais l'impression que leurs soldats venaient grossir les rangs rebelles simplement pour être blessés.Je suis passée devant un de leurs hôpitaux,afin de voler une cotonneuse ouate rose que je pourrais coincer entre mes doigts de pieds   fourchus de sorcière.

Les soldats rebelles ne désespéraient pas de faire de leurs nouvelles recrues anti monarchistes de valeureux guerriers.Mais comment vouloir rester vaillant au combat,quant un sortilège de réparation suffit à panser des plaies,dans un grand hall éclairé;aux murs de verres blancs décorés de coeurs rouges mangas?

Il m'a fallu de l'obstination,à moi,pour être admise dans la camp adverse.J'étais trop maigre,trop fragile,alors que j'étais puissante,alors que j'étais leur principale victime,leur principale cible.Tout ce que je voulais,c'était trouver un moyen d'oublier ce qui ont arrêté tous les coeurs auxquels je tenais et d'aller de l'avant avec Luke,que je retrouverais.Grâce à vous Ponno c'est peut-être ce qui va m'arriver.

Mais à la place,j'ai réussi seulement à attirer l'attention d'un harceleur,comme si j'avais besoin de ça.Comme si j'avais besoin d'une nouvelle personne qui se fera tour à tour victime et bourreau.Quelqu'un qui a observé mes faits et gestes pendant des mois,planifiant l'instant parfait pour me kidnapper et user de ma haine.

Ponno eut l'air choqué,comme si elle se sentait concernée.Je ne le crois pas,je pense que l'horreur de la situation la choque autant que moi.

Elle avait un comportement étrange,Ponno.Elle reproduisait de sa plume magique chacun de mes mots,et étrangement,elle déchirait cette production juste après.Sans autre commentaire qu'un petit soupir,exaspéré par la cruauté qui a frappé ce pays.Ce pays si joyeux dans son obscurité,pacifique et heureux malgré toute son obscurité,qui était censé être le barrage contre les forces du mal,cet étrange pays que j'aimais tant,que je représentais.

Il fallait à chaque fois que j'invente une nouvelle formulation de mon souhait d'intégrer leurs rangs malgré le mien.Et après,je devais faire des exercices très intéressants,comme transporter des troncs d'acier sans me servir de la magie.Ils savaient que c'était mon point faible,vu la maigreur de mes bras.Et je passais la nuit dans un petit baraquement en bois,dont l'entrée était éclairée par une lampe cassée en forme d'autruche anorexique.Après avoir dormi sur deux matelas bruns collés les uns aux autres,que j'avais pris soin de décorer de coeurs poilus,je recevais une liste m'indiquant que j'étais trop faible.Le temps se figeait à chaque fois,et alors que ma jolie voisine de chambre,une blonde aux yeux bleus,me regardait avec une compassion horrifiée,je m'avançais vers le porche.

-Loony,ça ne sert à rien.

Mon coeur s'est mis à battre à cent à l'heure,comme si moi même j'étais devenue une véritable bombe à retardement.Comme si mon pouvoir allait exploser de sa haine contenue sans que mon âme ne puisse le contrôler.J'étais dans la confusion la plus totale,je ne pouvais pas me contrôler,c'était impossible.

-Et où est-ce garçon qui est avec toi,Loony?demanda soudain la fille.

-Quoi?Je suis toute seule ici,il n'y a pas de garçon.

Et elle commença à appeler,et à sortir sa boule de cristal comme si elle souhaitait conserver avec elle des images de mon malheur.Mon pouvoir ne fit qu'un tour,c'était trop.C'était trop,je vous le dis.J'avais trop souffert de mes rages contenues.Et sans que je sache pourquoi la jeune fille se retrouva pétrifiée.Je l'avais,à cause de cette folie qui commençait à me gagner sans même que je ne la vois dans mes réflexions ou mon âme,coincé une jeune femme dans l'obscurité la plus totale,vivante sans penser,vivante sans sentir.Elle me voyait mais elle ne pouvait pas m'entendre marcher autour d'elle.J'ai moi même appelé au secours,avant de prendre la fuite,avant que par simple haine ou intuition juste on s'en prenne à moi.On commença à crier mon prénom,après j'étais trop loin pour entendre et ce malgré mon ouïe fine.

L'ombre fine en laquelle je m'étais transformée a volé pendant plusieurs heures,trop pour que je puisse les compter toutes,avant de m'embarquer au-dessus d'un chemin bosselé montant légèrement au-dessus d'une colline,et de m'arrêter,reprenant une forme humaine très peu glamour.A ce moment là,j'ai pu bouger mes bras mes jambes mes mains et mes pieds.Je m'étais arrêtée sur un chemin de terre sèche épousant la forme de la colline,à côté d'un gros pommier rose en forme de cloche.La forme bleue et fou de la montagne se découpait dans l'horizon.

Cette nuit me prouvait qu'il restait encore des choses merveilleuses à vivre,même si c'était difficile à croire.N'avez-vous jamais passé une nuit en montagne?La froideur de la nuit qui fait du bien,les étoiles au-dessus d'une montagne avec quelques bergeries où vivent les nymphes montagnardes et les bêê,ça ne vous dit rien?Les phares bleus de vos yeux qui l'éclairent non plus?Je me suis blottie sous cet arbre et j'ai vécu ce qui aurait pu être,vécu par quelqu'un d'autre,une nuit merveilleuse.Quand je me suis réveillée,j'ai à nouveau pris conscience de ce qui s'était passé hier,et j'ai réalisé que j'étais dehors,et que je n'allais pas avoir d'enveloppe sous mon lit.

J'avais fait un rêve étrange,ou plutôt une vision qui remontait à Faicho 4939,celui de mes 4 ans.Je jouais à cache cache avec un garçon nommé Méderk,qui a vite disparu.J'avais essayé de me cacher dans l'un des coffres de joyaux auxquels mon père tenait.Tenait vraiment.Un truc de bien.Malheureusement,il s'était coincé,et j'ai usé de ma magie pour ne pas être bloquée à l'intérieur.Je rêvais du plus lointain jour où je me souvenais avoir pratiqué la magie.Mais pourquoi me revenait-il en mémoire maintenant?D'après ce que me disait tous mes aînés sorciers,il y a une signification à cela.C'est même évident.Mais laquelle?Pourquoi?Vais-je perdre mes pouvoirs?Vais-je perdre jusqu'à mes propres pouvoirs?Ce qui est presque un organe pour moi?