Tu es entré dans mon jardin
Alors que l'aube en était loin.
Encore emboutonnée de nuit,
Je me redressai sans un bruit.
J'étais sourire en la rosée,
Prête à me gorger de soleil ;
Tes yeux luisants d'obscurité
Sont venus brusquer mon réveil.
Tu es reparti dans la nuit,
Ton silence lourd sur mon cœur,
Et j'ai tremblé, pleurant sans cris,
Ce printemps qui n'était qu'un leurre.
Quand vient la nuit, que sonne l'heure,
Mes jours s'en vont, mais tu demeures,
Et le foyer où je rêvais
Est cauchemar où je me tais.
Mes yeux ont beau hurler le jour,
C'est la nuit que mon corps gémit,
Mais ton corps écrasant d'amour
Brise en moi toutes mes envies.
Que l'aube fête le mensonge
Ou la nuit célèbre ma mort,
Mon esprit est comme une éponge :
Noyé de larmes et remords.
Tu es entré dans mon jardin
Alors que l'aube en était loin.
Fanée sans avoir pu éclore,
Tu me tues encore et encore.
#LaHonteDoitChangerDeCamp #RendonsLeurVoixAuxVictimes