Quand l'aube a repoussé les ténébreux haillons
De l'horreur pourpre et forte qui chante les ombres,
L'envie, maîtresse libre, moissonne le sombre
Et son éclat rayonne en tremblants tourbillons.
Sur les rives blanchies où tombent les oisillons,
Où les gouttes de pluie s'habituent à l'absence,
Notre race supporte la vraie destruction
Qui fait ses provisions de froid et non de sens.
Je rêve d'un désir aux rages de fournaise,
Qui réfléchit, fidèle à sa prime jeunesse,
L'entrain de qui découvre en tout ce qui est dur
Non pas le crépuscule mais un beau fuit mûr.
Mais, au lieu de l'envie, mais, au lieu de la vie,
Il n'y a que la crainte en nos cœurs avachis.