Parenthèse des corps

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Sur la plage ensoleillée,

Notre belle humanité

Consciencieusement arbore

Son infinité de corps.


Arcs-en-ciel sur sable chaud,

Concerto sur son ressac,

Les vieux se dorent le dos,

Les petits jouent dans les flaques.


La chair s'étale à foison

Dans l'estivale saison,

Débordante ou libérée,

Ferme, molle ou bien ridée :

C'est la communion des peaux,

L'harmonie chez les badauds.


L'œil se gave ou se console,

Juge, condamne ou déplore,

S'enthousiasme ou se désole,

Mais il se gorge de corps.


Car il faut se rhabiller

Sous le tissu des frontières,

Quitter cette liberté

Qui unit les adversaires :

L'infini de l'océan,

La proximité des chairs,

Le temps que l'on s'est offert

Nous ont rapprochés un temps.

Aubes et crépuscules 2/4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant