— Pourquoi tu m'aimes ?
— Parce que t'es belle,
Que t'es gentille,
Que t'es une fille
Un peu rebelle,
Une maman
Qui fait tout bien,
Presque aussi bien
Que ma maman !
Dans la maison,
Tout sent si bon !
C'est grâce à toi
Qu'on est chez soi !
— Oui, mais pourquoi tu m'aimes, moi ?
— Pour tes cheveux
Aux doux reflets
Et pour tes yeux
Beaux et parfaits,
Pour ta peau douce
Et pour tes mains,
Tes seins qui poussent,
Ton creux de reins,
Pour ton fessier
Qui me rend fou,
Tes pieds, ton cou
Si parfumé...
— Mais, moi, pourquoi tu m'aimes ?
— Mais tu m'embêtes
À questionner
L'amour honnête
Qui vient nous lier !
Les autres filles
Sont pas si chiantes
Et plus marrantes
Et plus faciles !
Pourquoi tu cherches
À me piéger ?
Tu tends la perche
Pour nous fâcher ?
— Je veux qu'on m'aime
Inimitable !
Je veux qu'on m'aime,
Mais véritable !
Pas qu'on me prenne
Interchangeable,
Pas qu'on me tienne
Pour corvéable !
Je ne suis pas
Ton piédestal !
Je ne suis pas
Tremplin ni cale !
Je ne suis pas
Qu'une maman !
Je ne suis pas
Objet pour mâle !
Je ne suis pas
À ton service,
N'obéis pas
À tes caprices !
Tu veux maman ?
Ta mère attend !
Tu es en rut ?
Cherche une pute !
Mais range ton amour :
Ce n'est qu'un pieux mensonge,
Un acier qui me ronge,
Un piège pour mes jours !
Aujourd'hui, je m'évade.
— Je t'aime ! Ne pars pas !
— Non, tu n'aimes que toi.