Il en va des nations tout comme des familles :
On s'aime obligation, loyaux par habitude,
Et on se tait souvent, malgré des éclats rudes,
Afin que la maison demeure un peu tranquille.
Pourtant, dans les non-dits, les tabous et les peurs,
Le secret souffle encor les braises du passé,
Et il suffit d'un mot pour que soudain l'horreur
Tache les beaux rideaux et fasse nos malheurs.
Car on s'aime en image, on se connaît masqué,
Soi-même, pas à pas, on avance à rebours,
Refusant d'adouber ce qu'on est ou devient.
Alors notre héritage est un enjeu piégé
Qui peut nous libérer, vraiment nous lier un jour,
Mais il faut pour cela accepter son prochain.