Les danaïdes

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On le voit tous ce long cortège charriant des seaux pleins de larmes.


On la voit tous la procession de ces pauvresses qu'on désarme.


Qui les a condamnées ainsi à ce supplice ignominieux


Qui les fait naître sous les fers et n'être aimées que par l'odieux ?



Nous.


Car à chaque génération, on crucifie la femme ainsi.


Nous.


Car à chaque génération on la condamne et se maudit.



Immolons donc pour en finir mère, sœur, fille, amante et femme,


Pour que des cendres du bûcher naisse enfin l'être libéré


Avec qui se tenir la main pour former cette humanité


Dont depuis une éternité on espère en vain voir la flamme.



Brûlons enfin ces masques fous qui nous font tant mentir le cœur,


Et embrassons à pleines mains cette promesse de bonheur !

Aubes et crépuscules 2/4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant