Bien trop blanc

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Écrire, c'est le cri que poussent les muets


Qu'on piétine en silence et toujours sans regrets,


Qui rampent dans ce monde au fond de ses abîmes,


Cueillant au firmament les astres qui subliment.



Tous ceux qui parlent fort arpentent sans frémir


Une terre infinie, des océans sans bords ;


Jusqu'aux confins du ciel ils s'en vont sans faillir,


Quitte à s'anéantir en mort et en remords.



Mais celle qui écrit s'écorche un peu le cœur


Sur l'existence rêche et sur ce monde dur ;


Mais celui qui écrit le fait avec son cœur,


À l'encre de son sang, au vélin de ses peurs.



Non, l'artiste n'est pas au-dessus des nuées :


C'est plutôt qu'elles vont, le foulant de leurs pieds,


Et que lui les retient du génie de ses mains


Pour mieux leur épargner les pires des chemins.

Aubes et crépuscules 2/4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant