Craquant quand on la croque,
La croûte retrouvée au fin fond de la huche
Crisse sous le croc sec
De ce ventre affamé qui la voit toujours miche.
Et quand la croûte craque en crissant sous le croc,
Resurgit des confins un plaisir de marmot :
Dans ce sac en plastique qui crisse et qui claque,
Dans ce vent qui trottine en direction du lac,
Dans la mie toute dure qui fond sur la langue,
Dans ce goût un peu rance où notre cœur retangue.
C'est la croûte aux canards, qui craque sous le croc,
Revenue du passé où elle rancissait !
C'est la croûte aux canards, qu'on se croque en solo,
Qui nous refaits marmots et vaut bien le pain frais !
Désolé, boulangers, qui vous levez de nuit,
Pour pétrir en martyrs la pâte de demain,
Désolé, boulangers, car malgré vos soucis,
Le pain dur retrouvé gardera goût divin !
