Toi le dys, toi le gaucher,
Le maladroit, le mal aimé,
Toi qui dans l'ombre
Te crois hors-nombre,
Regarde-toi !
Écoute tout au fond de toi
Ce cœur qui bat, qui bat, qui bat,
Qui bat en toi comme en chacun
D'un sang qui bout, qui coule enfin
Des mêmes plaies, des mêmes maux.
Regarde donc tes yeux qui pleurent
Devant les souffrances du monde !
Vois le bonheur ou le malheur
Qui nous font un chaque seconde !
Toi le dys, toi le gaucher,
Tu n'es pas le plus maladroit :
Celui dont le cœur est vicié
Est moins à sa place que toi.
Alors garde toujours en tête
Que tout droitier qui est honnête,
Relève en frère qui la vie fauche
En le prenant par la main gauche.