Bacchus serait en joie à compter sur vos doigts
Comme son sang de feu fait bien briller vos yeux
Mais l'alcool qui bouillonne en votre corps joyeux
S'octroie bien des raisons que la raison n'a pas.
Gare à l'abus d'alcool, car qui a bu boira :
Et ces si jolies bulles qui vous émerveillent
Sauront aussitôt rire de voir les bouteilles
Devenir le seul sein qui vous acceptera !
Un vers n'engage à rien, mais le second le suit,
Qui entraîne avec lui son cortège de pieds
Qui trébuchent sans fin sur les rimes tapies
Pour piéger le naïf au fond d'un vers taché.
Gardez le gosier sec, maladroits funambules,
Et ne retombez pas dans le nectar trompeur :
Il vous fera marcher comme des somnambules
Au milieu de la vie sans que battent vos cœurs.
La dive bouteille ne montre qu'un œil sec
A l'ivrogne saoulé de promesses trompeuses,
Et, sous le cul de verre reflétant l'échec,
Il n'a plus à pleurer qu'une vie trop honteuse.
Tout ça pour rappeler qu'il faut craindre les bulles
Qui ne flattent le sang que pour mieux le répandre,
Qu'il vaut mieux préférer les conciliabules
Que l'on vit entre amis dans des relations tendres.
