Photos sépia

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L'abeille qui bourdonne

L'oiseau qui sérénade

Le ruisseau qui cascade

Et l'enfant qui rigole



Ils se sont tus.



Les fleurs qui arc-en-ciel

Les prairies qui frissonnent

Les nuages qui dansent

La forêt qui s'effeuille



On ne les verra plus.



Le sucré des fruits mûrs

La saveur des baisers

L'arôme du café

La vie acidulée


Ne se goûteront plus.



Le velouté des mousses

La caresse du vent

La morsure des neiges

Le baiser de l'été


Ne m'effleureront plus.



L'odeur de tes cheveux

Le parfum du printemps

La claque iodée des mers

Et l'humus des sous-bois



Ne se sentiront plus.



On a trop attendu

Trop cru, trop renoncé ;

On s'est trop aveuglés,

Bercés, menti, perdus,

Et nous voilà sans rien

Pour avoir tout voulu ;

Nous voilà sans plus rien

De nous être rendus.


Le combat était grand

Et la cause sublime,

Mais notre effroi trop grand

Pour pas que l'on s'abîme.


Alors on s'est terrés,

La tête dans l'écran,

Les oreilles bouchées,

L'esprit dans son carcan.


Il ne reste plus rien

Dans ce monde gâché,

Et nous voilà sans rien

Que nos yeux pour pleurer.

Aubes et crépuscules 2/4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant