Ton aveu

44 3 42
                                    


Bien plus léger qu'une plume

Tu te balançais au vent

Et moi en te regardant

Je me sentais une enclume


Ton visage était serein

Ton corps dansant doucement

Dans l'air lourd de ce matin

Qui te berçait tendrement


Toi tu montais dans les branches

Plus aérien qu'un nuage

Moi je m'écrasais de rage

A ta vérité trop franche


Tu m'avouais ton chagrin

Par ce silence éclatant

Que seul ce putain de vent

Soulignait dans ce matin


Tu n'étais qu'un jeune enfant

Un ado de quatorze ans

Et moi un père impuissant

Qui ignorait tes tourments



***


J'ai écrit ce poème en pensant au petit Mathéo, ado d'à peine douze ans qui s'est suicidé en se pendant chez lui, seul, sur la barre de traction de son père, parce que aucun adulte n'avait su comprendre sa détresse et le protéger du harcèlement dont il était victime à l'école et sur les réseaux sociaux. Pour faire sa connaissance, à lui comme à d'autres victimes de ce système qui encourage et laisse les bourreaux dans l'impunité, et leurs victimes dans le désespoir, je vous recommande l'excellent documentaire qui nous montre de plein fouet les effets et mécanismes de cette torture ordinaire Souffre-douleurs : ils se manifestent (lien en commentaire).

Aubes et crépuscules 2/4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant