Beaux et bons damoiseaux et jolies damoiselles,
Ouvrez-vous à la vie : vous verrez qu'elle est belle !
Votre prince est bien là pour cueillir vos baisers !
Votre belle attend là son héros si parfait !
Mes jolies damoiselles, mes bons damoiseaux,
Accueillez le destin des couples idéaux :
Elle offerte à la force en ses plus beaux appâts,
Lui conquérant et fier s'imposant dans ses draps...
— Bonjour, Mademoiselle ! Vous êtes charmante !
(— C'que t'es sexy, bordel ! T'es carrément bandante !)
— Merci, mais désolée : je suis un peu pressée...
(— Pitié, pas un violeur ! Moi, j'ai déjà donné...)
— Ne partez pas si vite ! Il est vraiment trop tôt !
(— Putain, j'ai trop envie ! Ce corps ! Et ces lolos !)
— Je suis pressée, Monsieur. On m'attend quelque part...
(— S'il me touche, je crie. Pourvu qu'on vienne voir...)
— Je sens que, tous les deux, c'est un peu le destin !
(— Tu vois que tu en veux, à rouler du bassin !)
— Peut-être une autre fois, mais là je ne peux pas...
(— Pourquoi c'est toujours moi qui tombe sur ces gars ?)
— La salope, putain, qui m'allume et se barre !
(— La salope, putain, qui m'allume et se barre !)
(— Plus jamais cette rue, plus jamais ce trottoir...)
(— Plus jamais de ces mains... Plus jamais ces regards...)
Messieurs n'écoutez pas ces voix de la luxure :
Elles conseillent mâle et méprisent l'amour.
Mesdames, oubliez donc le vaniteux « Toujours »,
Qui sourit côté face et mord votre cambrure.
Sous l'appel de la chair, il n'y a que la chair,
Sans cœur et sans respect, avide de jouissance,
Qui s'empare par force, épuise et jette à terre,
Laissant au fond de l'âme une blessure intense.
Les corps ne sont un don qu'offerts droits et sincères :
C'est dans la relation que la magie s'opère,
Que les cœurs se confondent, les souffles se mêlent,
Que l'être humain enfin se dresse et se révèle.
