Réponse à un poète dont le cœur pleure en vers d'avoir commis l'impair de manquer de maîtrise...
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Tu mérites, l'ami,
Ce que chacun mérite :
Que la vie qui t'irrite
Ne cause plus d'ennuis,
Que les maux qui te rongent
Cessent de te hanter,
Que tu puisses percer
Ces brumes de mensonges.
Personne n'est si dur
Que son cœur ne se fende.
Personne n'est si pur
Qui jamais ne pourfende
Par hasard, par colère,
Ou bien par le chagrin
Et s'en retourne amer
D'avoir blessé en vain.
Le remords est la marque
De ceux dont le cœur bon
Se flagelle et se braque
D'avoir agi en con.
Ta souffrance est lumière
Pour guider ton chemin,
Car l'erreur, c'est certain,
Est l'unique repère
Qui nourrit la sagesse.
Troque donc ta tristesse
Contre une indignation,
Contre une envie de lutte,
Contre de nobles buts.
Echange enfin tes larmes
Pour ce beau surcroît d'âme
Qui fait que ce cœur lourd
Est capable d'amour.