Il aurait suffi que tu parles
Pour que j'entende ton malheur !
Il aurait suffi que tu chiales
Pour que je soulage ton cœur !
Mais tu as su cacher tes bleus
Sous tes plus élégants atours,
Et tu as su mentir à ceux
Que tu couvais de ton amour !
Il aurait suffi que tu parles
Pour que j'entende ton malheur !
Il aurait suffi que tu chiales
Pour que je soulage ton cœur !
Mais tu as su masquer ce cœur
Et ses blessures si cruelles,
Et tu as su passer tant d'heures
A dissimuler les séquelles !
Il aurait suffi que tu parles
Pour que j'entende ton malheur !
Il aurait suffi que tu chiales
Pour que je soulage ton cœur !
Mais tes yeux rougis par le rhume
Et ta peau marquée par les coups
Des meubles les matins de brume
Couvraient ceux d'un amant jaloux !
Il aurait suffi que j'écoute
Ce que criait toute ton âme :
J'aurais compris tout ce que coûte
L'amour quand il fait place aux larmes...
Mais tu as affronté le jour
Le sourire franc, le regard fort,
Et tu as affronté toujours
Cette souffrance vers la mort !
Mais tu as affronté toujours
La solitude des victimes
Que le monde renie toujours
Pour ne pas assumer ses crimes !
Mais le monde renie toujours
Le sort de tous ceux qu'on opprime,
Et ce sont les puissants toujours
Qu'on flatte car ils nous déciment...