GOOD AS GOLD ( Terminé)

57(2)- Sean?

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PDV SEAN.

« La plupart des îles sont relativement plates, avec quelques collines basses, dont la plus haute est le Mont Alvernia, sur Île Cat, à 63 m. »

J'observe cette télé qui ronronne en boucle, sans vraiment lui porter d'intérêt, mon regard est comme qui dirait, vide. J'ai beaucoup réfléchis, j'ai passé ma dernière soirée à ça, à comprendre un peu ma réaction face à la situation. Je suis du genre à beaucoup réfléchir, et peu agir, c'est peut être finalement une faiblesse chez moi, je suis un intellectuel.

Mais aussi étrange que cela puisse être c'est en pensant à ma mère que j'arrive à faire le vide concernant ma relation avec Lana, et si ça me blesse plus, ça fonctionne. Je suis étrange, c'est vrai, j'ai toujours été étrange, différent, à la fois d'un point de vue extérieur comme intérieur. Je ne me suis jamais senti connecté au monde.

« Bordel fout moi la paix ! Sors de cette chambre ! » me disait-elle alors que j'avais fait un simple cauchemar la nuit. Je ne sais pas pourquoi j'ai tant été marqué par cette histoire, peut être parce que ça traumatise de se savoir détesté depuis son premier jour? J'ai malheureusement une mémoire exceptionnelle, pour les bonnes choses comme pour les mauvaises choses.

De ce que je sais, mes parents ont toujours eu une relation étrange, ma mère avait dix ans de plus que lui aussi,  c'était une personne à la joie de vivre en quête constamment de l'argent et de la reconnaissance, elle aimait être le centre d'intérêt. Je me souviens des nombreux bijoux qu'elle demandait à mon père alors qu'il n'en avait pas les moyens, je la revois faire ses yeux de biche afin qu'il lui paye l'objet de son désir. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi ces deux là vivaient ensemble, mais avec du recul, je pense que c'est le fait de nous avoir à seulement dix-huit ans qui a fait leur couple durer si longtemps. Elle avait besoin de soutien et mon père s'est montré assez mature pour assumer la situation.

Soit, je sais que ma mère n'attendait qu'une fille au départ, et si ça ne l'enchantait pas vraiment au début par la suite elle l'a accepté. Cependant quel a été son choc quand finalement elle a accouché d'une fille... et d'un garçon. Et je ne sais pas ce qui lui a valut cette haine envers moi, peut-être parce que je n'étais pas désiré?

Enfin, c'est ce qu'elle me rabâchait sans cesse, ajoutant que par ma faute, puisque j'étais trop « gros » à ma naissance elle avait faillit y passer. Je crois que c'est pour ça qu'elle me déteste en fait, pour toutes ces raisons. Très jeune je n'avais pas conscience  de sa haine injustifiée, mais de plus en plus, je remarquais ses gestes tendres envers Lilia et moi je n'avais droit à rien, elle me repoussait pour les câlins, me demandait de me taire quand j'avais besoin de parler. Je devais faire comme si je n'existais pas. Les engueulades avec mon père se faisaient de plus en plus présentes, j'entendais tout, mon père lui criant de faire des efforts, et elle prétextant que je ne cessais de lui pourrir la vie. D'ailleurs elle appuyait toujours sur le fait qu'elle était au moins heureuse que je n'ai pas hérité de sa chevelure blonde, puisqu'elle ne voulait pas se voir en moi. Par contre à Lilia, elle disait le contraire, alors que ses cheveux sont aussi noirs que les miens.

Bref, mes cinq premières années se sont déroulées ainsi, sous un silence intense. Mon pète tentait de combler le vide, mais ce n'était pas si simple non plus, et il niait un peu la situation.

Et est arrivé le jour de mon sixième anniversaire. Elle ne me l'a pas souhaité, comme les autres années, alors comme d'habitude, je faisais la tête le matin, au moins pour attirer son attention, mais elle s'en fichait. Elle allait voir Lilia, lui préparait une fête des plus grandioses avec ses amies alors que moi j'étais là..  dans ma chambre. Mais à mon sixième anniversaire les choses ont été un peu différentes, elle ne me l'a pas souhaité mais elle m'a donné un livre, en me disant. « Peut être que tu arrêteras de me faire chier avec ça ».