51-Friends forever

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Je promets, le chapitre faisait 2500 mots de bases, je sais pas pourquoi en passant à la recorrection je me suis retrouvée avec un chapitre de 5000 mots au final...

****

Quelques minutes plus tard, mon père qui était déjà en route lors de l'appel de ma mère, arrive. Il est au téléphone avec l'un de ses fournisseurs —ou employés— et il est tendu. C'est toujours ainsi à chaque fin de journée. Personnellement je le plains, mon père a arrêté de vivre depuis longtemps, pour lui il n'y a que l'argent, faire du chiffre qui compte. Cependant, devant notre air effaré à tous les trois, il comprend qu'il y a anguille sous roche, il se propose donc de rappeler son partenaire. Cette situation est tellement ironique: Entre moi qui ne sort pas avec le gendre de rêve dont mes parents auraient rêvé, Sav qui est lesbienne, allant totalement à l'encontre de l'idéologie bourgeoise, et mon frère qui met une fille enceinte... nos parents auront de quoi disjoncter.

Après avoir froncé ses sourcils, et desserré sa cravate bleue marine, il demande avec toute sa froideur ce qu'il se passe. Ma mère ne lui répond pas, elle attend que Keryan s'explique, elle sait qu'il rentre de son travail et qu'il ne sera pas tendre, alors elle appréhende. Mon frère est aussi assez stressé, sa jambe droite bouge frénétiquement et il me semble qu'il transpire. Jamais je n'aurais aimé être à sa place.

—Rien, souffle t-il. Laisse.

—Quoi? reprend mon paternel, cette fois plus méfiant. Il y a un problème?

—Keryan a mis une fille enceinte, et cette fille c'est Avalonne, la pote de Lana, résume Sav brusquement.

Oh la peste. J'observe Keryan, qui la fusille du regard, s'il pouvait l'assassiner, il n'hésiterais pas. Moi même je trouve que son manque de tact est un manque de politesse considérable. Il s'agit d'un sujet sérieux, pas d'une simple formalité. Elle ne pouvait pas fermer sa gueule? Il y a quelques minutes elle s'apitoyait sur son sort, et là, elle n'a aucune pitié à mettre son frère dans la merde. Et elle s'étonne que je m'en fiche de sa vie... J'aurais beau vouloir lui chercher toutes les qualités du monde, son égoïsme m'empêche de l'apprécier, de la considérer à sa juste valeur.

—Pardon? fait mon père assez surpris, tout en gardant un sang-froid incroyable.

Keryan n'ose même pas le regarder droit dans les yeux. Il a la tête baissé, il est vouté contre lui même. Ca me fait mal de le voir ainsi.

—Et vous êtes mariés? demande t-il.

—Non, répond t-il simplement.

—A moi non plus, il ne me le semblait pas. Donc il n'y a pas de problème.

Keryan relève subitement son regard, surpris et étonné que mon père dise ça, il ne comprend pas où il veut en venir.

—Quoi?

—Je ne vois pas le problème, explique mon père simplement en se frottant les mains. Tu lui dis juste que tu ne veux pas assumer l'enfant, point. Tu t'éloignes et c'est tout, la fautive dans l'histoire c'est elle.

Un silence se fait, un silence puisqu'on est tous béats suite à ce que viens de dire notre père. « La fautive dans l'histoire, c'est elle. » Je crois que je n'ai jamais entendu plus fort manque de respect. Pour faire un bébé, on est deux. Mille et une pensées traversent mon esprit, ce genre d'injustice me révolte, ainsi, j'éclate.

—C'est une blague? je lâche assez remontée.

Mon père hausse ses sourcils, surpris que j'ose m'intégrer à la conversation.

—En quoi? demande t-il.

—Je suis désolée, mais Keryan n'est pas moins coupable qu'Avalonne dans l'histoire.

GOOD AS GOLD ( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant