GOOD AS GOLD ( Terminé)

56-Sides apart.

***

Ca a été une nuit terrible.

Peut être la pire de toutes.

Je ne me suis jamais autant haïe au plus profond de mon être. J'ai ressassé en boucle ce moment dans ma tête. J'aurais dû expliquer clairement à mes « amis » que Sean n'était pas  juste mon employé, mais dans un autre sens, je ne voulais pas prendre la peine de m'attarder sur eux. Mais pourquoi les conséquences sont d'une si grande ampleur? Il sait que je l'aime, il le sait ça.

J'ai aussi repensé à ce que je lui ai dit, je n'aurais pas dû lui parler d'argent, je peux comprendre qu'il ait trouvé ça dégueulasse... Bon dieu, je suis idiote. Mais à la fois je me dis que je suis humaine et les erreurs ça peut arriver.

J'ai à peine dormi puisque je me suis retournée dans tous les sens, j'ai des rides énormes et le coeur en bouilli. Je me suis aussi inquiétée, où Sean est-il passé? Il n'a ni son téléphone et son billet d'avion tout de même.

C'est donc défraichie que je m'en vais au petit déjeuner de l'hôtel ce matin, avec une migraine pas possible. J'aurais pu le commander dans ma chambre, mais j'ai besoin d'air frais ce matin. J'étais venue ici pour passer une semaine de dingue... On avait dit « détente ». La bonne blague.

Je n'ai pas eu de nouvelle d'Emily depuis hier, je l'ai appelée mais elle ne m'a pas répondue. J'aurais pu insister, mais j'ai peut être un peu la tête ailleurs pour le moment.

J'ai remarqué que j'ai également reçu un appel du père de Sean, je n'ai pas pu répondre mais je compte le rappeler dans quelques instant. Je me sers quelques fruits car j'ai peu faim, mais leur saveur est revigorante, tout comme cette vue sur la mer. Au moins un point positif à être ici.

Une fois posée je me décide à rappeler le père de Sean.

—Lana ! lance t-il comme à chaque fois.

—Monsieur Stewart, je réponds poliment.

—Dis moi, tu es avec Sean en ce moment?

—Non, je réponds, hésitante.

—Et quand revient-il? Je n'arrive pas à le joindre.

Je réfléchis quoi répondre, mon regard dévie au loin. Est-ce que lui dire qu'il s'est échappé dans la nature l'inquiéterait?

—Je ne sais pas, je dis en soupirant.

—C'est à dire?

—Il est parti hier.

Un léger silence s'impose, je n'ai pas la force de m'expliquer et lui il cherche à comprendre.

—Parti? Parti où?

—Je n'en sais rien.

—Lana ? hésite t-il. Tout va comme vous voulez?

—Non.

Je l'entends souffler doucement, il comprend enfin que quelque chose cloche.

—Que s'est-il passé?

Mon coeur pèse contre ma poitrine, car pour être honnête, je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé moi même. Du moins, je ne sais pas pourquoi c'est allé aussi loin.

—Il y a eu un petit quiproquo, mais il a pris cela très à coeur. En soi, je ne sais pas vraiment pourquoi il est parti, sans rien dire, sans son téléphone portable, sans son billet de retour...

J'entends son père grogner, il est mécontent, pas contre moi mais plutôt contre l'inconscience de son fils. Il me demande dès lors de lui expliquer pourquoi a t-il fuit de la sorte, et même si je n'ai pas trop la tête à en parler, je pense que je lui dois bien ça. Je lui raconte dans les grandes lignes, sans vraiment rentrer dans les détails, mais j'avoue tout de même ma faute.