48-Sean.

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Point de vue de Sean.( oui oui)

Un long son strident résonne et je grogne suite à ce réveil subit. D'un geste mécanique j'éteins cette alarme sur mon téléphone portable, je me relève nonchalant et je traine des pieds jusqu'à la salle de bain, peu enchanté.

Je regarde la douche, puis mon déodorant, la douche à nouveau, je réfléchis peu, j'attrape mon déodorant. J'ôte mon T-shirt et je m'en mets un peu partout, au cas où j'aurais transpiré la veille. Je me dis que c'est suffisant.

Lana m'aurait forcé à prendre une douche, mais elle n'est pas là, puisqu'elle a refusé de dormir avec moi hier, prétextant qu'elle avait besoin de concentration pour bosser. Je n'ai pas compris, je ne l'aurais pas vraiment déconcentrée...

J'enfile ensuite n'importe quel T-shirt étant donné qu'il sera caché comme d'habitude par mon sweat-shirt, que je repère d'ailleurs, en boule sur mon lit.

Non, ça ne me lasse pas de m'habiller ainsi. J'aime bien, je n'aime pas l'originalité particulièrement alors ça me correspond bien. Il doit me rester à peu près dix minutes pour petit déjeuner, je descends peu enjoué et de mauvaise humeur. Je me réveille souvent du pied gauche le matin, alors évidement quand j'aperçois mon père avec sa copine, je roule des yeux.

Je suis sincèrement étonné que ça dure entre eux, ça doit faire deux ans. J'avais parié qu'elle dégagerait en trois semaines, mais même avec mon sale comportement elle ne paraît pas motivée à partir. Il n'y a pas de raison à cela, mais je vois leur relation d'un mauvais oeil.

Fatigué de leurs répéter que leur rapprochement m'agace, j'attrape les chocapics, les verse dans mon bol, puis le lait ensuite. Je ne remarque même pas que les deux regards me scrutent avec attention. Je récupère un livre que j'avais commencé la veille et je reprends ma lecture.

—Sean, tu sais quel jour on est? Demande mon père stupéfait.

J'hoche la tête et je continue de déjeuner sans me presser.

—Bah, alors pourquoi t'es habillé de cette façon? Il insiste.

Je jette un regard à ma tenue sans vraiment comprendre en quoi elle pose problème, alors je l'ignore. Dès lors il s'assied en face de moi et il m'ôte de la lecture de ce livre passionnant qui discute justement des rêves et de la réalité. A cet instant j'aurais rêvé qu'il me laisse tranquille.

—Sean! Tu passes l'oral d'Harvard aujourd'hui bon sang. Tu comptes t'habiller ainsi?

—Bah ouais, je réponds simplement.

Il me scrute encore une fois, surpris, bouche-bée par mon comportement. Et je souris à l'idée qu'il va désormais me laisser lire tranquillement. Malheureusement il persiste.

—Non, vas te changer. Ce n'est clairement pas une tenue correcte, est-ce que tu te rends compte un peu? C'est Harvard ! C'est pas rien ! T'as plus envie d'y rentrer?

Je geins, il m'agace à trop parler, je ne suis pas d'humeur et il devrait le savoir.

—Si, je réponds simplement. Mais s'ils m'acceptent, c'est comme je suis.

Mon père parait désemparé, je ne fais même pas exprès, c'est juste moi.

—Non Sean, tu vas te changer, c'est un ordre, je t'avais même acheté un costume pour l'occasion.

—Fallait pas, j'en ai pas besoin, je rétorque sur un ton calme.

Je relâche ma cuillère car je n'ai plus faim, je repousse mon bol et je me concentre de nouveau sur ce livre, qui aborde une nouvelle notion. Il décrit la relation particulière de l'âme et du corps, en fonction des différents peuples. A ce qu'il parait, les Achuars, groupe primitifs, eux considéraient que les plantes, les tables avaient tout autant un âme que nous. On appelle ça « l'animisme »Ca me fait sourire. Ca c'est drôle.

GOOD AS GOLD ( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant