Chapitre 58

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Je pris place sur le canapé un peu embrassée en regardant tout autour de moi. J'étais seule dans le salon avec Kiara, Kevin et ses parents étaient allés à la messe nous laissant seules toutes les deux ainsi les quelques minutes qui venaient de passer s'étaient passées sans un bruit. Mon regard s'était posé sur la fenêtre d'où j'apercevais le jardin, je me concentrais alors sur chaque détail : chaque oiseau qui passait, chaque feuille qui volait... Tout sauf ma maudite belle-soeur qui avait l'air de me haïr. Je sentais mes jambes trembler un peu, pour me calmer j'avais pris ma respiration doucement, en inspirant, puis expirant. J'avais tenté de me concentrer sur le soleil éblouissant qui régnait dans le ciel allemand. Bien évidemment tout cela était inutile car la blonde me fixait sans relâche depuis que la porte avait claqué tout à l'heure. Non, plus, elle me dévisageais. Mais pas d'une manière innocente, comme si elle m'en voulait, comme si j'étais horrible, elle me détestait pour une raison que j'ignorais. J'espérais simplement qu'elle n'en ai pas parlé clairement avec Kevin car je savais que l'avis de sa soeur sur moi était  important, voir primordial. S'il apprenait qu'elle ne pouvait pas me voir en peinture il risquerait de se refermer sur lui même et de m'ignorer comme il le faisait si bien.

-Ça fait longtemps ?
-Pardon ? demandais je perdue.
-Ça fait longtemps que tu joues avec les sentiments de mon frère ?

J'avais rigolé jaune en entendant ses paroles, un peu sur les nerfs de ces accusations absolument fausses. Puis j'avais tenté de ne pas m'énerver pour ne pas employer de mots que je pourrais regretter par la suite. Ça lui ferait une raison de plus de ne pas m'apprécier et je n'avais pas besoin de ça bien au contraire.

-Qu'est ce qui te fait dire ça ?
-T'es pas la première. J'en ai vu un paquet avant toi, il les présentait pas aux parents mais je les ai toutes vu et t'es pareil.
-Comment ça pareil ?
-T'es là pour le fric et la notoriété nan ? Pour quoi d'autre sinon ?

Ah nouveau je ne pu m'empêcher de rigoler tant c'était absurde. Un côté de mon cerveau ne cessait de penser qu'il s'agissait d'une caméra cachée, il n'y avait pas d'explications sinon. Elle se moquait de moi. Tandis que je cherchais une réponse plausible qui pourrait lui faire la fermer elle m'avait coupé, sur un ton atrocement énervant.

-Franchement ça me fait bien rire de te voir faire tes manières devant mes parents mais avec moi ça passe pas
-Kiara c'est une...
-Pour l'instant t'es complètement fausse d'accord ? J'aime mon petit frère plus que tout au monde et je veux pas qu'il se fasse avoir.
-Ton petit frère va avoir trente ans, il sait ce qu'il fait et s'il le fait c'est parce qu'il le veut.
-Je n'ai pas dit le contraire simplement des fois il est un peu naïf tu comprends.

Le sourire hypocrite qui trônait sur son visage me mettait en rage. Elle était si calme comparé à moi qui bouillais à l'intérieur. Garde ton calme Julia ! Garde ton calme. L'envie de quitter la pièce me trottait dans l'esprit mais je ne voulais pas fuir et lui faire croire qu'elle avait raison. Parce qu'elle avait tort, vraiment tort, à cent pourcents.

-Naïf ? J'ai l'air si horrible que ça ? Qu'est ce que je lui ai fait ?
-Rien du tout. Pour l'instant.
-Pourquoi tu me détestes alors ?
-Je sais même pas pourquoi on discute toutes les deux.

La petite blonde avait alors quitté son fauteuil, comme si elle était vexée, elle m'avait lancé un rapide regard que je n'avais pas réussi à déchiffrer avant de quitter la pièce d'un pas rapide. Moi je l'avais regardé bêtement sans savoir quoi faire, quoi dire. J'étais restée comme une idiote sur le canapé en fixant le mur stoïque pendant que l'heure tournait.

Je ne savais pas combien de temps j'étais restée là, sans bouger, sans cligner des yeux une seule fois, sans ouvrir la bouche, mon téléphone entre mes mains. De temps en temps la sœur de Kevin passait dans la pièce, puis d'une traite elle disparaissait. C'était tellement tendu, je ne tenais plus en place il fallait que je sorte. Sans plus attendre j'avais attrapé mes chaussures et ma veste pour quitter la petite maison de ville. Le vent m'avait frappé de plein fouet, il faisait terriblement froid malgré le soleil qui brillait au dessus de ma tête. Heureusement la marche me réchauffait. Je traversais les quartiers qui m'étaient inconnus à une vitesse qui m'étonnait mais ça me défoulait. Je pensais à autre chose qu'à la sordide belle-soeur.

PSG // Tome 2Where stories live. Discover now