Chapitre 27

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Layvin était mon meilleur ami, c'était certain, et je l'avais toujours énormément apprécié, mais il y avait une chose que j'avais toujours eu du mal à accepter chez lui c'était la façon dont il traîtait les femmes avec lesquelles il sortait alors ce matin j'avais carrément pété un câble en voyant une jeune fille sortir en pleurant de la maison lorsque je revenais des courses. Mon pétage de câble avait entraîné une dispute, comme nous en avions des milliers et j'avais quitté sa villa les nerfs en compote, préférant marcher pour me calmer. Comme à chaque dispute nous n'avions pas été tendre l'un envers l'autre, les mots avaient été cru et rien que d'y repenser je me sentais frémir de colère. Je savais qu'à chaque minute qui passait mes pensées noires allaient s'évaporer mais pour l'instant j'étais énervée, atrocement énervée.

Mes pieds m'avaient ainsi guidé, sans que je m'en rende compte, jusqu'à un immeuble que je ne connaissais que trop bien. Je ne sais pas pourquoi j'étais venu chez lui d'ailleurs, mais Layvin était un ami commun alors je n'avais personne d'autre à qui me plaindre que Kevin. Je tapais le code de l'habitat rapidement, entrais dans l'ascenseur nerveusement, une fois arrivé à l'étage souhaité je soupirais de colère, puis dès que je fus devant la porte, je fis mine de me calmer pour frapper à la porte en attendant qu'il ne réponde.

Comme à son habitude, il ne prit pas longtemps à arriver et rapidement nous nous retrouvions face à face. Il fronça ses sourcils en me regardant, ses yeux verts étaient incroyablement sérieux et il ne m'accorda pas un seul sourire. Surprise de cette accueil glacial je restais stoïque face au blond qui me dévisagea rapidement avant de se décaler pour me laisser entrer. J'avançais alors prudemment, peu sûr de moi, d'un pas lent pour me retrouver dans l'entrée du gardien allemand. En le voyant peu ravi de me savoir ici je me mis face à lui et déposais mes mains sur mes hanches.

-Ça te dérange que je sois venue ?
-Non.
-Alors pourquoi tu fais cette tête ? demandais je en posant ma main sur sa joue doucement, pour la caresser. Tu as l'air déçu de me voir.
-Je te dis que non juste...

Sa phrase fut coupée par le claquement léger d'une porte juste derrière nous. Je me retournais alors brusquement pour voir qui se trouvait dans le salon en même temps que nous et tombais nez avec nez avec une blonde qui me disait vaguement quelque chose. Elle était grande, la peau pâle, laiteuse, sans aucune imperfection, de grands yeux bleus, plutôt grande de taille, assez fine ormis au niveau des hanches et de sa poitrine, elle portait une jolie robe, un beau décolleté, légèrement évasée à la taille, elle était belle. Mais son prénom restait bien accroché au bout de ma longue, je n'arrivais pas à me souvenir.

-Léna, tu devrais y aller, je te rappelle plus tard.

La blonde, Léna, remit correctement sa robe en place, elle passa une main dans ses cheveux pour les recoiffer et passa devant moi en me lançant un regard dédaigneux, c'est grâce à ce regard que je compris de qui il s'agissait. La première fois que nous nous étions vus elle l'avait regardé de la même façon, comme si elle se sentait supérieure à moi. C'était elle, la kinésithérapeute, la dernière fois que je l'avais vu c'était il y a au moins trois ans. Elle avait changé, ormis son regard, cet air dédaigneux. Elle n'avait changé que physiquement, ça c'est sûr. Elle s'était ensuite approchée de Kevin et avait déposé un baiser sur sa joue auquel il avait répondu d'un sourire sincère.

La blonde quitta finalement l'appartement après avoir enfilé sa paire de talon ainsi que son trench élégant, rafiné, comme le reste de sa tenue. Kevin passa sa main dans sa nuque alors que je me retenais de lui envoyer la mienne en pleine figure. Je me demandais même si je ne devais pas m'en aller sur le champ tant mon coeur risquait d'exploser tellement il battait fort à cause de ma colère.

Je tentais de reprendre ma respiration, de me calmer, de laisser la vague de jalousie qui m'avait envahis s'évaporer, mais non, j'avais une boule dans la ventre, et dans la gorge. Mon souffle était court et le bout de mes doigts me picotaient. Je n'avais jamais ressenti une telle masse de jalousie et de colère en si peu de temps, s'en était presque douloureux pour mon pauvre coeur. Et tout mon être.

-Tu te fou de ma gueule ? Dis moi que tu te fou de moi Kevin !
-Qu'est ce que tu veux dire ?

Je posais ma main sur mon front et fermais mes yeux essayant de ne pas m'énerver, c'était malheureusement peine perdue.

-Qu'est ce que faisait cette fille chez toi ?
-C'est juste Léna...
-C'est justement Léna. Je sais comment elle est...Elle aime les relations charnelles.
-Et tu penses que...
-Kevin, elle était totalement décoiffée, sa robe était mal mise, froissée, dis je fortement, presque en criant. Tu m'as accueilli tellement froidement, comme ci je vous avais interrompu. Qu'est ce que tu faisais seul avec une fille chez toi ?

Je sentais mes nerfs me lâcher complètement. Étais ce réellement le fait de savoir que Kevin avait été seul avec Léna, ou était ce du à ma dispute avec Layvin ce matin que je craquais à ce point ? Bonne question, je n'avais aucune réponse.

-Julia arrête de...
-Dis moi Kevin ce qu'elle faisait là je t'en supplie.
-Tu...Tu pleures ?
-Je me suis disputée avec Layvin, tu as été tellement froid en me voyant, je vois que tu as été seul avec une fille magnifique, tu n'as pas l'air heureux de me savoir chez toi. Qu'ai je fais de mal ?
-Tu n'as rien fais de mal, ne te... Arrête de pleurer, j'aime pas te voir mal.
-Dis moi s'il te plaît, ce qu'elle faisait là.
-On discutait juste.
-Une robe ne se froisse pas en discutant.

En attendant sa réponse j'essayais l'unique larme qui avait coulée sur ma joue, voulant ne pas paraître faible pour si peu.

-Dès cheveux ne se décoiffent pas en discutant.

Cette seconde phrase l'enfonça encore plus, il réfléchit un peu puis finit par soupirer, prêt à me dire la vérité.

-Elle a tenté quelque chose mais je l'ai repoussé, je te jure. Je lui ai expliqué qu'on était simplement amis, puis tout est rentré dans l'ordre. Je l'apprécie beaucoup, ne te fais pas d'idées.
-Pourquoi avoir été si froid avec moi ?
-Tu tombais juste au mauvais moment, je suis désolé bébé. Je suis hyper content que tu sois là.

Sa réponse me semblait plaisante, mais je ne pouvais pas l'imaginer seul avec Léna, qu'ils soient amis ou non. Ça me paraissait inimaginable. Je la détestais vraiment. Kevin attrapa alors ma main mais je la retirais aussitôt.

-Quoi encore ?
-Je ne veux pas que tu sois ami avec des filles.
-Est ce que tu es vraiment en train de m'interdire quelque chose ? Sérieusement Julia ?
-Non, je...
-On est pas ensemble comme tu le dis alors je refuse que tu m'empêche de faire ce que j'ai envie de faire, de voir qui j'ai envie de voir.
-Bien entendu.

Kevin tenta alors d'attraper mon bras mais je l'évitais afin de le contourner pour enfin quitter l'appartement. Seulement, à peine j'avais posé ma main sur la poignet qu'il avait posé la sienne sur mon épaule pour me stopper.

-C'est absurde qu'on se dispute pour des choses pareilles. Ne t'en vas pas, reste avec moi. S'il te plaît. Julia.

Je hochais la tête, de haut en bas, puis me remémorais les dix dernières minutes et ne pu m'empêcher de me moquer de nous, plutôt de moi, nous étions ridicules. Je me tournais alors, doucement, mon dos se posa sur la porte, m'empêchant d'avoir une distance raisonnable avec Kevin, ce dernier avait un sourire scotché aux lèvres, lui aussi se moquait de nous.

-On est juste perdu hein ? demandais je. C'est pour ça qu'on est aussi con ? Parce qu'on est perdu ?
-Oui, pour ça mais aussi parce que tu doutes encore beaucoup trop de moi.
-Je sais, et ça me semble logique, ça fait deux ans qu'on s'est séparé, je ne veux pas faire d'erreur. Je veux prendre mon temps et pour ça j'ai le droit de me méfier.
-Comme tu le voudras.

Cependant, même s'il semblait avoir compris ce que je venais de dire, il ne se gêna pas pour se pencher vers moi et tendrement m'embrasser.

PSG // Tome 2Where stories live. Discover now