Chapitre 53

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Chaque jour qui passait menait à une nouvelle dispute dans l'appartement luxueux de l'allemand. Chacune de nos conversations finissaient par des engueulades, chacun de nos mots étaient mal interprétés, chacun de nos gestes également. Comme il n'était pas là de la journée mais seulement le soir nous tentions de nous éviter. En général je mangeais avant qu'il rentre et je partais me coucher pendant qu'il dînait. Pour m'embêter il mettait le son de la télévision assez fort, m'empêchant de m'endormir et dès qu'il me rejoignait dans le lit je faisais mine de mettre assoupi même si ce n'était pas le cas. Si d'un certain point de vue la situation avait l'air comique elle ne l'était pas, bien au contraire, elle était terrible. Nous n'arrivions pas à échanger convenablement, je ne me souvenais même plus la dernière fois qu'il m'avait touché ou regardé. C'était un cauchemar et le pire c'est que personne ne mettait sa fierté de côté, nous faisions tout deux comme si tout allait bien et que ça ne nous dérangeait pas alors que ce n'était pas le cas.

La fissure avait évidemment était ma sortie chez Layvin mais ça n'avait été que la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Tout avait toujours été trop bien entre nous, aucune dispute, aucune rancœur, c'était trop parfait pour être réel enfait. Maintenant nous étions tombés très bas, et au lieu d'essayer de nous redresser on baissait les bras. Nous ne nous comportions pas comme des adultes alors que nous en étions, non, actuellement nous étions deux grands enfants incapables tous deux de faire le premier pas. Nous étions à la dérive. Souvent pour le rassurer je me disais que ça arrivait dans tous les couples, qu'il y avait des hauts et des bas, que ça allait passer avec le temps, mais le temps n'arrange rien dans ce genre de situation, la seule chose à faire c'est prendre son courage à deux mains et discuter. Mais discuter de quoi ? Quel était le problème ? Pourquoi est ce que nous nous ignorions ? Quelle était la raison de cette guerre stupide ? Je n'avais pas la réponse et j'étais persuadée que Kevin ne l'avait pas non plus. Puis étions nous prêt à encore une fois nous faire face ? La dernière fois tout s'était bien passé mais il ne me retiendra pas toujours.

En réfléchissant à toutes ces choses qui me trituraient l'esprit je n'avais pas vu le temps passer. Le soleil s'était couché depuis bien longtemps, le salon était plongé dans le noir. Enfait je m'étais endormie. Et le réveil avait été brutal à cause de ses pensées noires qui me hantaient. Heureusement pour moi Kevin n'était pas rentré, cependant l'horloge indiquait vingt heure et je savais qu'il n'allait pas tarder, il avait d'ailleurs un peu traîné aujourd'hui. Pour ne pas le croiser j'avais quitté le canapé pour aller dans le lit. Après avoir ramassé et rangé toutes ses affaires qui trainaient je m'étais jetée dans le lit et m'étais glissée sous la couette, absolument pas fatiguée. Mais j'avais essayé de me rendormir, seulement rien n'allait ce soir : j'avais la nausée, je crevais de chaud, le matelas me faisait mal au dos, l'oreiller était trop dur. Enfait le pire c'était la chaleur insoutenable de la pièce. J'avais donc profité de l'absence de mon petit-ami pour retirer mon haut et enfiler un des sien afin d'éviter d'avoir un pantalon long. Je m'étais caché sous la couette à nouveau et m'étais tournée dans tous les sens possibles et inimaginables durant d'interminables minutes en poussant des soupirs de colère. Puis, la porte d'entrée claqua.

Je sursautais légèrement puis me mis sur mon flanc gauche, je fermais mes yeux comme d'habitude et pinçais ma lèvre en attendant. Cinq, quatre, trois, deux, un... La porte de la chambre s'ouvrit. Un filet de lumière était tracé et arriva pile sur mon visage. Cependant mes yeux restèrent clos. Je fis comme ci je dormais et que je ne remarquais pas sa présence qui était pourtant remarquable. La tâche s'avoua plutôt compliqué car souvent à peine il avait vérifie que je dormais qu'il s'en allait, aujourd'hui ce ne fut pas le cas. J'entendis des bruits de pas se rapprocher de moi très lentement, comme s'il ne voulait pas se faire entendre. Puis il s'assit car le matelas s'affesa. En gardant tout mon calme je ne bougeais toujours pas, c'était angoissant comme situation.

PSG // Tome 2Where stories live. Discover now