Chapitre 11

932 65 22
                                    

-Personne. Je regarde personne

Mais le brun se retourna, ne me croyant pas, et chercha quelques secondes de qui est ce qu'il pouvait s'agir. Et lorsqu'il se stoppa je sentis mon coeur rater un battement, espérant qu'il n'ai pas vu l'allemand, mais James par exemple, qui n'était pas loin, et qu'il appréciait, s'était évidemment sans compter sur ma poisse, qui semblait me suivre partout et tout le temps. Seulement, alors que je m'attendais à une sorte de petite dispute entre nous, il se leva, à une vitesse hallucinante. Je le suivis du regard, étonnée, ne sachant pas si je devais agir ou pas, de toute façon j'étais scotchée sur mon siège et n'arrivais pas à bouger, par peur de ce qui allait se produire. L'espagnol n'était plus qu'à un petit mètre de Kevin lorsque celui-ci se leva également, lui faisant face avec, presque, une tête de plus. Je lançais alors un rapide regard autour de moi, et heureusement les seuls présents, étant donné qu'il était tôt et que tout le monde dormait, étaient James, sa femme, puis un autre couple qui m'était inconnu et que j'avais vu à l'entrée, autrement dit, bien trop loin pour assister à la scène qui allait se dérouler devant les yeux d'ici une seconde. La petite-amie de Kevin ne bougeait pas non plus, apparemment elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, et moi non plus enfait, les deux hommes discutaient, face à face, et de loin ils paraissaient sereins, mais c'était sans compter sur le caractère explosif de Thiago qui leva son poing à une vitesse hallucinante, frappant le gardien allemand d'une force que je ne lui connaissais pas, il secoua même son poignet pour se remettre de son geste.

Bizarrement, Kevin ne répliqua pas à ce geste, alors qu'il n'était pas du genre à se laisser faire, j'avais par exemple en tête la bagarre contre Nicolas, où il s'était tout simplement déchaîné, mais là rien, il se rassit, comme-ci de rien n'était alors que que son arcade était en sang, pour ne pas empirer la situation Thiago revint vers moi, il avait une telle rage dans les yeux que ça faisait peur. Ne voulant pas rester ici, espérant qu'il se calme plus loin, j'attrapais sa main, laissant nos plateaux sur la table, et le tirais en dehors de la cantine un peu perturbée, pour retourner à la chambre. J'en profitais pour jeter un coup d'oeil à ma montre qui m'indiquait qu'il n'était que 9h06. Alors j'ouvris la porte de la chambre et m'assis sur le lit, espérant qu'il fasse de même, mais non, il resta debout, face à moi. Je pouvais sentir sa respiration baisser de rythme, probablement l'adrénaline qui redescendait après ce moment d'emportement dont je je n'arrivais pas encore à croire, tant il paraissait irréel, mon petit-ami et mon ex en pleine dispute, qu'elle cauchemar.

-Qu'est ce qu'il s'est passé là ?
-De quoi tu parles Julia ?
-Me prends pas pour une conne.

Il soupira, et je sentis alors toute la rage dont il s'était emparé, s'envoler, bien loin de nous. Il était redevenu calme.

-Il m'a dit des choses qui m'ont pas plu.
-Quel genre de choses merde ?
-Rien.

Je lui lançais un regard noir, énervée de devoir lui sortir les vers du nez de cette façon.

-Bon ok, il a pas arrêté de faire référence au fait que tu l'avais aimé tellement plus que tu m'aimes moi, et je sais pas pourquoi ça m'a autant touché, normalement j'aurais ignoré mais là s'est la façon dont il l'a dit, il se croit clairement supérieur à moi, et ça me plaît pas.

Je fronçais les sourcils face à ses révélations car j'étais persuadé qu'il y avait quelque chose d'autre, mais si Thiago ne m'en parlait pas c'était sûrement parce que ça ne les regardait qu'eux deux. Un peu attristée par ce qu'il venait de se produire puisque c'était de ma faute que ça c'était déclenché et que le ton avait monté j'attrapais sa main, lui faisant comprendre que je ne lui en voulais pas, même si ce n'était pas totalement vrai. En effet, je n'aimais pas le fait qu'il ai levé la main sur Kevin, même si le blond l'avait cherché, je n'aimais pas savoir qu'on lui avait fait mal. Probablement parce que nous deux ça avait été intense et que je le souciais encore de lui à cause de ça.

-D'accord.

Il leva alors les yeux vers la fenêtre, évitant mon regard car il était également énervé contre moi. Je savais que d'avoir souris à mon ex alors que mon petit-ami était à mes côtés n'était pas la chose la plus intelligente que j'avais faite de ma vie, mais ce n'était pas non plus dramatique.

-Je propose qu'on oublie ce qu'il vient de se passer, décretais-je alors.

Comme je voyais que le brun continuait de bouder, et je commençais à comprendre que c'était pour de faux, je déposais un léger baiser dans son cou qui le fit sourire. Et même si je savais que j'avais gagné je continuais le même geste, à différents endroits, de ses joues à ses lèvres majoritairement, puis finalement il se mit à rire doucement, amusé de mon jeu un peu gamin qui consistait à l'embrasser à outrance, alors d'un geste brusque il se tourna, puis posa ses mains sur mes épaules afin de coller mon dos au matelas, puis il glissa ses jambes de chaque côté de mon bassin. Sans attendre une seconde, il se pencha, ses mains entourant mon visage, et fit exactement ce que je venais de lui faire, mais beaucoup plus sensuellement que moi. Laissant ses lèvres traîner jusqu'à ma poitrine, et je commençais à aimer ce contact, qui me fit me cambrer légèrement sous lui. À nouveau il rigola, tout aussi brièvement, puis il se redressa.

-Ça me rend fou de te voir comme ça Julia.
-Comment ?
-Comme ça. Je saurais pas t'expliquer, j'aime l'expression de ton visage quand je t'embrasse, le contact de ta peau brûlante contre la mienne.

Je fermais mes yeux une demi-seconde à peine, profitant de ses belles paroles, me sentant rougir légèrement.

***

-C'était quoi ça Kevin merde ?

Je levais les yeux au ciel en craquant légèrement mes poings, en évitant le regard insistant de ma petite-amie. Si il y avait une chose dont je ne voulais pas parler c'était de ce qu'il venait de se passer, mais je savais que de son côté Leïla avait besoin de comprendre. Je ne pouvais pas lui en vouloir.

-Rien. Rien qui te regarde.

Elle se leva alors, hors d'elle, je savais que ça faisait un certain temps qu'elle en avait marre de moi, de mon comportement merdique, de mon caractère pourri, de mes changements d'humeurs incessants, et je savais que là c'était la goutte d'eau et qu'elle allait exploser si je ne répondais pas à ses questions. Mais le seul truc que je voulais lui dire c'est que si la situation ne lui convenait pas, elle n'avait qu'à se barrer, et je me sentais terriblement mal de penser ça.

-Rien ? Rien ? Tu te fou de ma gueule j'espère. Il ne s'est rien passé ?
-Nan.

Je vis alors une larme couler sur sa joue. Cette vision me déchirait plus que je n'oserais l'avouer car je savais que c'était totalement de ma faute. J'étais tellement froid, méchant, intransigeant avec elle. Je ne savais même pas comment est ce qu'elle pouvait rester avec moi, j'étais le pire des cons. Mais je ne l'aimais pas, c'était ça le problème, je ne pouvais pas la traiter comme si je l'aimais alors que je n'étais pas amoureux, je n'avais que quelques sentiments, c'était donc au delà de mes forces. Cependant, je ne voulais pas la voir pleurer, car je m'étais attaché à elle, et qu'elle ne méritait pas ce que je lui faisais subir inconsciemment, alors je me levais et la pris dans mes bras, elle ne me repoussa pas, laissant échapper quelques sanglots de ses jolis yeux bruns.

-Je suis désolé Leïla. Je suis qu'un con.

Elle ne répondit pas, au lieu de ça elle m'entoura de ses bras, resserant l'étreinte que je lui offrais.

-Je sais que c'est dur pour toi Kevin, de te remettre de la perte de ton bébé, et c'est pour ça que je reste, parce que je t'aime et que je sais que tu ne fais pas exprès, mais je pourrais pas tenir éternellement comme ça.
-Je sais. Je le sais ça.

Je sentais ses larmes à travers mon tee-shirt et me sentais tellement coupable de la mettre dans un tel état, sans même le faire exprès.

-Je te promet que ça va s'arranger.

Elle hocha la tête, je savais qu'elle me croyait, et j'espérais arriver à tenir ma promesse. Elle ne méritait pas de souffrir.

PSG // Tome 2Where stories live. Discover now