Après avoir annoncé ma grossesse à Kevin j'avais décidé de le dire également à Carol qui voulait être sûre tout en préférant ne mettre personne d'autre au courant pour l'instant. La brésilienne avait sauté de joie et n'avais cessé de me féliciter très enthousiaste pour mon plus grand plaisir. Layvin n'avait presque jamais quitté l'appartement durant le petit mois qui venait de s'écouler, plus présent que jamais pour moi et j'avais reçu tous les jours un appel de Kevin avec qui je discutais des heures. En bref tout se passait pour le mieux, je n'avais pas trop mal, la nausée de temps en temps mais j'étais surtout exténuée et je n'avais pas faim ce qui était problématique car je devais me forcer pour que le bébé puisse être nourri. Étonnement mon ventre était déjà un peu arrondi, c'était beaucoup plus tôt que lors de ma première grossesse mais ça me rassurait car je savais que le bébé grandissait et je ne me sentais pas vide. J'avais passé ma première échographie en compagnie de mon meilleur ami, je l'avais harcelé pour qu'il vienne et il avait évidemment accepté. Tout était parfait, l'enfant allait bien, j'allais bien, Kevin allait bien.
La seule tâche au tableau était peut-être ma relation avec Layvin. Nous avions été très proche les premières semaines mais il avait fini par s'éloigner de moi car il ne voulait pas "prendre la place de Kevin". J'avais trouvé ça absurde au début mais j'avais fini par comprendre pourquoi est ce qu'il m'avait dit ça. C'est lui qui s'était occupé de moi, me préparant les repas, passant ses après-midi à mes côtés, caressant mon ventre sans même s'en rendre compte. Moi ça ne m'avait jamais frappé, peut-être parce que je voulais combler la place de Kevin à ce moment là de ma vie et que le métis était là. Du coup je m'en étais voulu d'avoir été aussi proche de lui, c'était un peu comme trahir mon petit-ami et me servir de mon ami mais je n'avais jamais vu les choses dans cet angle là. Heureusement tout s'était arrangé, j'avais présenté mes excuses au brun et il s'était également excusé, nous étions repartis sur de bonnes bases. Pour moi il n'y avait que de l'amitié entre nous et c'était réciproque alors tout s'était fait très vite.
-Passe moi la télécommande s'il te plaît.
-Lève tes grosses fesses, maugréa Layvin planté sur son téléphone.
-S'il te plaît, répétais je comme une enfant.
Le métis releva ses yeux bleus dans ma direction et un rire lui échappa à l'instant où il se leva pour attraper la télécommande et me l'a balancer dessus. Par un coup de chance miraculeux je réussis à la rattraper en plein vol ce qui amusa Layvin. Il se rassit alors confortablement tandis que je zappais les chaînes jusqu'à m'arrêter sur une émission de sport. Dans quelques mois j'aurais un ventre bien amochi et rien que de penser à refaire du sport ça me faisait mal. Pourtant ça avait l'air simple en voyant ses femmes à la télé, parfaitement coiffées et maquillées qui ne transpiraient même pas. Pour ne pas trop y penser je glissais ma main sous mon tee-shirt pour caresser mon ventre. C'était tellement incroyable de savoir que je portais une vie en moi que même en touchant ma peau du bout des doigts je n'y croyais pas.
Rapidement je remarquais que Layvin me regardait du coin de l'œil, attendri, il me lança un sourire rayonnant et quitta le fauteuil pour se mettre à côté de moi. Par réflexe je posais me tête sur son épaules en regardant l'écran de son portable encore allumé, comme si à son âge il n'avait rien d'autre à faire que de trainer sur les réseaux sociaux !
-Tu penses que Kevin pourra revenir pour la prochaine échographie ? On saura le sexe du bébé à ce moment là.
-Je suis sûr qu'il se libérera. C'est dans combien de temps ?
-Un mois.
-Il te manque pas vrai ?
-Énormément, heureusement que t'es là.
À nouveau mon meilleur ami me sourit et se replongea dans ses activités. Seulement bien vite je le stoppais.
-On mange quoi ce soir ?
-On commande indien. J'ai la flemme de cuisiner.
-Cool. Est ce que ça veut dire que tu restes ici pour manger mais après aussi ?
-Comme tu veux.
-Je me sens terriblement seule quand t'es pas là.
-Alors je reste.
-T'es un ange Layvin.
-Quand c'est pour la famille seulement.
-Alors je fais partie de ta famille ? demandais-je en souriant.
-T'es comme ma petite sœur.
