Chapitre 23, partie 2

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Pour échapper au regard du blond je partis en direction de son salon pour m'asseoir sur son canapé beige, en m'accoudant légèrement à l'un des côtes. J'avais ainsi pu rester seule quelques secondes, mais ces quelques secondes ne m'avaient pas permis de réfléchir à ce que j'allais lui dire, et finalement c'était peut-être mieux comme ça. Peut-être que je n'avais plus à réfléchir mais à parler ouvertement de ce que je ressentais sans ressasser les mots des milliers de fois dans ma tête avant qu'ils n'osent enfin sortir de ma bouche.

Kevin décida, lui, de se poser sur l'énorme fauteuil qui me faisait presque face, ayant été bougé par les garçons, et son regard se reposa immédiatement sur moi. Je me sentis soudainement extrêmement mal à l'aise face au grand blond, si pendant une semaine j'avais réussi à lui parler librement c'est parce qu'il dormait et que j'étais persuadée qu'il ne pouvait rien entendre or, il était à présent bien devant moi, tout ouïe. Me subconscient me hurlait de dire quelque chose pour briser le silence qui s'était installé entre nous mais je n'avais aucune idée de ce que je pouvais dire alors j'attendais qu'il face le sale boulot à ma place.

Il ne le fit pas.

-Qu'est ce qu'ils t'ont dit les médecins ?
-Rien du tout. Selon eux tout est parfait mais je ne leur fais pas confiance, ce matin David m'a trouvé bizarre dans ma façon de parler, de marcher, de bouger tout simplement.

Je grimaçais en frottant doucement ma nuque, mes yeux en direction du bel allemand.

-Tu penses que tu es victime des troubles dont il m'a parlé ?
-J'en sais rien. C'est vrai que je me trouve un peu lent et deux de tensions mais j'arrive pas à savoir si c'est en rapport avec l'accident.

Je priais intérieurement pour que ça ne soit pas le cas, qu'il n'est aucune séquelle de ce terrible moment et qu'il puisse retrouver bien rapidement retrouver les stades de football. Car si il avait perdu ses réflexes, ça serait la fin de sa carrière et ça me paraissait inimaginable, il avait bien trop de choses à offrir pour que ça s'arrête si tôt.

-Et toi tu vas bien ?
-Ça va. Un peu fatiguée, j'arrive pas à dormir en ce moment.
-Est ce que c'est de ma faute ?
-Non.

Indirectement oui, ça l'était, mais pour rien au monde j'oserais lui avouer de suite. J'avais un peu de fierté et je ne voulais pas qu'il s'imagine être mon centre du monde même si c'était le cas.

Il hocha alors la tête de haut en bas, un peu déçu, puis il se reprit et me demanda :

-Tu vas rester longtemps à Paris ?

Cette question était la plus compliquée à traiter pour mon cerveau qui se battait depuis des heures pour essayer de trouver la meilleure solution mais sans résultat et en parler à voix haute m'enfonçait plus qu'autre chose. Je n'en avais aucune idée et je ne savais même pas que c'était une bonne idée de quitter l'Allemagne.

-J'en sais rien, j'ai ma famille là-bas...
-Et alors ?

Je rigolais jaune en espérant que Kevin fasse de même mais au contraire, il gardait son regard noir et son visage fermé en m'observant longuement. Il se leva alors brusquement et se mit à jurer des choses incompréhensibles sous mon regard effrayé. Ça ne lui ressemblait pas de s'énerver pour si peu et ça ne me plaisais pas de le voir dans cet état. Je me levais alors, peu sûre de moi, et m'approchais de lui pour poser ma petite main sur sa large épaule le stoppant instantanément. Il me lança un regard furieux et se décolla. Je compris alors que ce n'était  pas lui face à moi mais l'un des troubles du comportement dont j'avais entendu parler. Seulement il ne m'avait jamais traversé l'esprit que Kevin puisse un jour devenir violent ou vulgaire et je ne savais pas comment calmer sa "crise".

PSG // Tome 2Where stories live. Discover now