-Allo Thiago ?
-Julia ?
-Tu vas bien ?
-Tu m'appelles parce que Rob répond pas ?
-Nan, je voulais juste te parler.
-Ok.
-Tu me manques.
-Te fou pas de ma gueule, j'ai pas beaucoup de temps.
Je baissais mes yeux de tristesse en entendant sa froideur.
-Je suis sérieuse Thiago.
-Alors tu pourrais m'expliquer pourquoi t'es encore à Paris à l'heure qu'il est ? Pourquoi t'es pas revenu avec moi ? Pourquoi tu m'as abandonné ? Pourquoi t'as tout gâché ?
-Thiago arrête.
-Dis moi tout ça Julia. Pendant deux ans on a passé nos journées collés l'un à l'autre, on s'est jamais quitté, on a fait les quatre cents coups ensemble.
-Tu sais que je t'aime, tu sais à quel point je tiens à toi, tu sais que tu es important pour moi.
-Moi aussi je t'aime Julia, tu le sais. Mais là je suis plutôt dans une phase où je te déteste, je suis désolé.
En sentant les larmes rouler sur mes joues je me décidais de couper court à la discussion et déposais mon téléphone sur la table du balcon tellement fort que j'entendis l'écran se fissurer. D'un geste vif j'essuyais mes joues humides mais mon souffle était court et je ne pouvais pas m'empêcher de sangloter. Je mis ma tête dans mes mains pour essayer de me calmer, mais j'étais incalmable, j'avais l'impression d'avoir perdu Thiago et c'était atrocement douloureux.
Même lorsque la porte vitrée s'ouvrit derrière moi je n'avais pas réussi à arrêter mes pleurs et rapidement Kevin s'était retrouvé à mes côtés, accroupi. Il passa sa main dans mon dos doucement pour me calmer alors même qu'il ne savait pas ce que j'avais ce qui me toucha beaucoup et je me laissais aller, j'étais effondrée.
-Ju, qu'est ce qu'il se passe ?
Je reniflais légèrement et redressais la tête même si je savais que mes yeux étaient aussi rouges que mes joues, que j'avais des cernes énormes et que j'étais extrêmement pâle. Je lançais un regard de désespoir au blond et sans que je m'y attende il me prit dans ses bras et me serra fortement contre lui.
-Il me déteste.
-Qui te déteste ?
Le bel allemand posa ses lèvres sur mon front en attendant ma réponse. Je voyais bien qu'il était déboussolé et c'était compréhensible, il était sept heure du matin, il venait de se réveiller et il tombait sur moi, en pleure, dehors, comme une conne. Kevin se décolla alors de moi et posa ses mains sur mes joues pour essuyer mes larmes puis il encra ses yeux dans les miens, inquiet.
-Thiago, il me déteste.
Je vis le visage du blond se décomposer à l'entente du prénom du joueur espagnol, mais il fit comme ci de rien n'était, laissant sa haine de côté, me réchauffant le cœur.
-Pourquoi tu dis ça ? Je suis sûr que c'est faux.
-Il me l'a clairement dit.
Kevin grimaça, puis il attrapa ma main et m'invita à me lever, dès que ce fût le cas il plaça ses mains dans ma nuque et ne me quitta pas du regard.
-Viens on va à l'intérieur.
Je hochais la tête lentement et le suivis dans me poser de question jusqu'à sa chambre, une fois à l'intérieur il enfila un tee shirt et un jogging avant de me rejoindre sur son lit. Il s'assit face à moi et posa sa tête sur ma main en attendant que je m'exprime.
-Je lui ai téléphoné ce matin, je voulais lui dire que j'allais partir mais c'était pas la conversation que j'imaginais au final et ça fait atrocement mal.
-Je comprends, mais je suis sûr que ça va lui passer.
-Non, c'est ça le problème. C'est le mec le plus rancunier que je connaisse, et il m'a dit qu'il me détestait, il me l'a dit, il va jamais me pardonner, je me sens tellement coupable.
-T'as pas à te sentir coupable.
-Tu dis ça parce que je t'ai choisis à lui, mais si ça avait été le contraire, je sais que tu m'aurais haïs comme il me hait.
