Chapitre 47, seconde partie

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-Julia, on devrait...

Sans lui laisser le temps de finir sa phrase j'avais scellé mes lèvres aux siennes. Sans réfléchir à rien, sans penser aux conséquences, à la douleur que je ressentirais en repensant à mon geste. Ce que je faisais c'était mal, très mal et je ne savais pas pourquoi je le faisais mais le pire c'était que je ne reculais pas et qu'il ne me repoussait pas non plus. Ou du moins après de longues secondes seulement on le fit, et lorsque nos visages furent à quelques centimètres l'un de l'autre le métis m'avait embrassé à nouveau. Son baiser était doux, incroyablement tendre, il était tellement réconfortant. Sans quitter ses lèvres je m'étais redressée, et lui aussi, mes jambes étaient passées de part et d'autre des siennes. Merde. Mes mains glissaient dans sa nuque, les siennes se posèrent sur mes hanches. Ses yeux magnifiques étaient fermes, son teint halé contrastait avec le mien.

Kevin.

Je stoppais tout, mes lèvres quittèrent celles du métis, mes mains quittèrent sa nuque, je me remis à ma place dans le lit. Layvin, lui, se leva, probablement aussi honteux que moi. Il ne me jetta même pas un regard avant de quitter la chambre, me laissant seule, seule et atrocement coupable, dans cet énorme lit. J'entendis la porte d'entrée claquer, signe qu'il était vraiment parti. Et alors que j'avais sursauté à cause de ce bruit inattendu j'avais senti une larme rouler sur ma joue. J'étais un monstre, j'avais fais une énorme merde.

Il fallait que je le dise à l'allemand, non peut-être pas. Ça ne se reproduira jamais de toute façon. Mais il méritait de savoir que j'étais une ordure. Ce geste m'avait échappé, il ne m'avait servi à rien car je n'avais même pas senti les papillons dans mon estomac, ça m'avait juste réconforté enfait. Malgré toutes les excuses que j'avais aucune n'était valable, j'avais trompé mon petit-ami en embrassant mon meilleur ami qui était également son ami à lui.

C'était un cauchemar. Pour la première fois depuis quelque jours je pris mon courage à deux mains, en sanglot, j'avais attrapé mon téléphone et sans réfléchir j'avais appelé Kevin. Comme il était bientôt une heure du matin il devait être aux alentours de dix neufs heures là bas j'imagine. Plus les sonneries retentissaient et plus mon estomac était douloureux, une énorme boule s'y était installée.

Je venais de tromper Kevin. Avec Layvin.

C'était complètement dingue, je me détestais. Pourtant je m'y attendais, ça faisait plus d'un mois que nous nous comportions comme un couple, j'aurais dû y faire attention, maintenant j'avais cédé à une tentation qui n'en était même pas une. J'avais embrassé mon meilleur ami alors que l'allemand était à des milliers de kilomètres et qu'il ne faisait rien de grave de son côté, j'étais terrifiée à l'idée de lui...

-Julia ?

Sa voix, qui m'avait coupé dans mes pensées, avait été incroyablement déstabilisante. C'était trop dur de lui dire, et l'entendre après ces quelques jours sans nouvelles ça me faisait tellement de bien pourtant.

Je suis la pire des salopes mon dieu.

Je tentais de calmer mes sanglots, pour qu'il ne m'entende pas. Je ne voulais pas qu'il sache que je pleure tout simplement car je n'étais pas la victime dans l'histoire, bien au contraire.

-Bébé ?

Je mordis ma lèvre en entendant cet adorable surnom et sortis enfin de mon silence :

-Kevin je suis désolée.

Finalement un sanglot m'avait échappé, rendant ma phrase tragique ou du moins encore plus qu'elle ne l'était.

-Désolée pour quoi ?
-Je peux pas te le dire comme ça, dis je en perdant mes moyens.
-Julia tu m'inquiètes qu'est ce qu'il se passe ? me demanda-t-il perplexe.
-Tu vas me détester, je peux pas te dire ça au téléphone je suis désolée.
-Très bien. Je prends le prochain vol pour Paris.
-Non, non, non, surtout pas, je mérite pas que tu fasses tout ce trajet pour moi.
-J'ai dit que je prenais le prochain vol.
-Kevin tu vas me détester.

Il fallait que je sois forte, que je lui avoue. Maintenant. Je ne faisais qu'empirer la situation en l'inquiétant en plus. Et lui qui voulait se déplacer... Non, je ne voulais pas qu'il fasse tous ses kilomètres pour moi.

-J'arrive Julia, demain c'est un jour off.
-S'il te plaît...

Il venait de raccrocher. Je priais pour qu'il ne vienne pas. Je priais pour retarder son arrivée le plus tard possible. Je priais pour que ce que je venais de faire ne soit qu'un cauchemar merdique. Je priais pour un tas de chose mais je savais que ça ne servait à rien car je venais de tout faire foirer.

***

Ma nuit s'était résumée à deux petites heures et en me réveillant je l'avais remarqué aux cernes sous mes yeux qui étaient enflés et bleus. Le soleil venait à peine de se lever, il n'éclairait même pas encore là chambre où les volets étaient ouverts. Je n'avais donc aucune raison de m'être réveillée ormis les bruits qui provenaient de la porte, quelqu'un frappait à la porte en réalité. Un peu sonnée j'avais quitté mon lit pour traverser le couloir, puis le salon. J'avais pris les clés sur le buffet et les avais enfoncé dans la serrure en me demandant de qui est ce qu'il pouvait agir. Comme j'étais encore endormie j'avais eu un peu de mal à l'ouvrir et lorsque se fut le cas j'étais tombée des nues. J'avais presque hésiter à dire son prénom, premièrement parce que mon cerveau s'était bloqué, deuxièmement parce que mes yeux me faisaient souffrir tant j'avais pleuré et peu dormi alors ma vision n'était pas au top de sa forme.

-Kevin ?

Bizarrement il n'avait pas souri non bougé, et moi non plus enfait. J'avais le souffle coupé par l'arrivée du footballeur qui était inattendue. En effet, je n'avais pas cru une seule seconde qu'il puisse réellement faire le déplacement pour une simple conversation. Mais je le savais au fond, ce n'était pas qu'une banale conversation, elle allait être douloureuse. Pour moi s'était sûr, pour lui également. Je m'étais décalée pour le laisser entrer et alors qu'il me passa devant j'eus comme l'impression de recevoir un courant d'être froid sur la face. Pas un bonjour, pas un regard. Comme s'il savait déjà, parce qu'au fond il se doutait que j'avais foiré quelque part, il était près à m'entendre mais pas à entendre ce que j'avais à lui dire.

Il avait retiré des chaussures calmement, ainsi que sa veste. En passant devant la glace il avait jeté un coup d'oeil à ses cheveux et les avait recoiffé avec sa main. Puis, il était allé s'assoir sur le canapé du salon. Pour retarder la conversation que je redoutais je pris tout mon temps pour refermer la porte à clé et aller reposer le trousseau sur le buffet. J'avais pris mon souffle pour m'éviter une crise et en marchant doucement j'avais rejoins l'international allemand. Ses yeux étaient vidés de toute émotion et pourtant je n'avais pas encore parlé, ses joues étaient creuses, probablement à cause de l'entrainement intensif, sa peau était pâle. Le rhytme devait être tellement intense là bas. Je le détaillais maladroitement, il me semblait tellement changé alors qu'il était toujours le même. Comment les choses avaient-elles pu autant changer en un mois ?

Ses yeux m'évitaient, enfin ils évitaient les miens et se posèrent sur mon ventre qui paraissait encore plus arrondi que d'habitude car je ne portais qu'un débardeur moulant. Ses pupilles qui m'avaient semblées noires étaient désormais beaucoup plus claires et douces. S'était dingue comme il avait changé de visage en regardant cet endroit ci de mon corp. Son visage s'était adouci, c'était la première fois qu'on se voyait depuis que nous savions que j'étais enceinte et l'émotion était à son comble malgré l'ambiance pesante. Ce n'était pas l'idée que je me faisais de ce moment mais c'était moins pire que ce que je pensais quand même. Normalement on aurait du nous sauter dans les bras, nous embrasser, nous aimer mais ce n'était pas le cas.

-Dis moi ce que tu as à me dire, maintenant je suis là.

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Même message que d'habitude : n'hésitez pas à voter et commenter. J'espère que le chapitre vous aura plus, donnez moi vos avis.

To be continued.

PSG // Tome 2Where stories live. Discover now