Chapitre 3

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Le front plein de sueur et le souffle coupé je me redressais en panique tout en frottant frénétiquement mes yeux.

Un cauchemar, juste un cauchemar.

-Bébé tu vas bien ?
-Ouais.

Alors que je sentis la brune se tourner pour me faire face, je quittais le lit afin de ne pas avoir de réponse à lui donner sur la question qu'elle allait me poser. Préférant sortir de l'appartement pour aller sur la terrasse, où il faisait frais, pour m'aérer l'esprit et m'aérer tout court. Ainsi, dès que je fis seul, automatiquement, je sortis une cigarette d'un paquet qui traînait sur la table à côté de moi puis un briquet pour l'allumer et rapidement en tirer la première taffe. Évacuant ainsi toute la pression que je retenais en moi.

Bizarrement, après deux ans s'étaient toujours le même cauchemar qui revenait en boucle, les même images qui semblaient destinées à me hanter le plus longtemps possible. Des images et des paroles dures à supporter.

Je regardais l'écran inquiet, quelque chose n'allait pas, Julia, elle, me regardait en souriant, attendant un signe de ma part. Mais rien ne venait. J'étais tétanisé, j'avais beau ne pas comprendre tout ce qu'il se passait sur ce foutu écran quelque chose n'allait pas, la ligne en bas à droite était totalement plate, comme ci le coeur ne battait plus à l'intérieur de ma petite-amie. J'espérais me tromper. Alors la jolie rousse m'abandonna pour observer les traits du médecins qui étaient aussi dur que les miens.

-Le bébé est mort.

Et la phrase résonna dans ma tête.

Je secouais ma tête pour chasser ses souvenirs cauchemardesque loin derrière moi, de toute façon dans quelques nuits ils seront de retour.

Le calme de la nuit fût brusquement interrompu par le bruit de la porte qui claqua juste derrière moi. Des mains froides glissèrent sur mes épaules, me faisant sursauter, et soupirer par la même occasion. Je levais les yeux au ciel mais me mis tout de même à sourire lorsque je fis demi-tour.

-Je voulais te laisser tranquille mais je m'inquiète pour toi, ça fait déjà plusieurs fois depuis des mois que tu fais des cauchemars. Tu veux m'en parler ?
-Nan, c'est bon. Ça va passer.
-Est ce que ça à un rapport avec il y a deux ans ?
-Oui. Et c'est exactement pour ça que je ne veux pas en parler.

Elle hocha la tête sagement puis attrapa ma main.

-Viens on rentre.

Je la suivis sans rechigner mais au lieu d'atterrir dans mon lit, j'attrapais un caleçon propre et partis en direction de la douche. Tant pis s'il était quatres heures du matin je venais de transpirer comme pas possible.

Le retour au lit fût calme, Leïla dormait déjà et je ne pris pas beaucoup de temps à faire de même.

***

Je me réveillais calmement, le soleil cognait légèrement sur le canapé où j'avais passé la nuit alors que mon regard bascula par terre, où les garçons, encore endormis, étaient allongés. Thiago et Robert étaient à côté tandis que David, un autre joueur du Bayern s'était mis un peu plus loin, lui aussi étant venu passer la soirée avec ses amis. Sans les réveiller je me déplaçais jusqu'à la cuisine, sur la pointe des pieds, puis je m'assis sur la table qui trônait au milieu de la pièce afin de manger un bout de pain au chocolat et un fruit. Même si nous avions beaucoup mangé durant la soirée je crevais la dalle.

-Déjà réveillée ?
-C'est plutôt toi. Je me suis couchée tôt.
-Je t'ai entendu sortir du canapé c'est pour ça.
-Ah merde, désolé.

Le brun souria et déposa un baiser sur le sommet de mon crâne.

-C'est rien. De toute façon le sol n'était pas très confortable.
-Je t'avais proposé le canapé.
-Je t'en pris, j'allais pas te laisser par terre.

Thiago tira alors une chaise pour s'assoir face à moi. Il en profita pour voler mon bout de pain au chocolat que je n'avais pas fini ce qui lui valu une tape sur le dos de la main.

-Faudra vraiment que tu m'amènes en France, juste pour que je mange vos pains au chocolat au pied de la tour Eiffel.
-Avec un béret sur la tête aussi ?
-J'y avais pas pensé, ça peut être envisageable.
-T'es débile, dis je en rigolant, c'est tellement cliché. Personne n'est comme ça à Paris.

Il haussa alors les épaules, un peu déçu, un sourire adorable au coin des lèvres qu'il s'empressa de lécher pour enlever le chocolat qui s'y trouvait. Me faisant rater un battement de coeur inattendu.

-Et toi ? Quand est ce que tu m'amènes en Espagne ?
-Dès que j'aurais l'autorisation de ton frère. J'imagine qu'il ne te laissera pas filer comme ça.
-On peut fuguer. Tous les deux à Barcelone, c'est ta ville après tout, on se promenera dans les rues blindées de touristes en prenant des photos aussi ridicules les unes que les autres.
-C'est une proposition qui m'intéresse particulièrement, je te promets d'y réfléchir. Mais je ne prends pas le risque de ne pas prévenir Rob. Je tiens à ma vie.

Je rigolais, satisfaite et amusée.

-T'es vraiment génial Thiago.

***

Je regardais le stade qui se vidait petit à petit, presque les larmes aux yeux en repensant au temps que j'avais passé sur ce terrain, à entendre les supporters crier mon nom. Maintenant je venais simplement regarder mes amis jouer, certains étaient partis, d'autres étaient arrives, là aussi les choses avaient changées. L'équipe n'était pas aussi performante qu'elle l'avait été, mais elle se débrouillait bien.

J'étais, aujourd'hui, venu supporter mes anciens camarades, comme je le faisais régulièrement, afin d'aller leur parler à la fin du match, pour prendre de leur nouvelle, les féliciter. Simplement passer du bon temps, car même si j'avais encore de très bons rapports avec Layvin, Lucas et Marcos, je ne voyais casiment plus les autres à l'extérieur. Une sorte de fossé s'était creusé entre nous malgré le fait qu'ils avaient toujours étaient là pour moi lorsque j'allais mal. Prenant de leur temps pour me parler, me réconforter, me faire aller mieux. Ils me soutenaient comme personne d'autre ne le faisais. Cependant après un bon mois de souffrance j'étais partis chez mes parents en Allemagne, je n'avais jamais eu d'excellentes relations avec eux et c'est pour ça que j'avais évité de leur présenter Julia lorsque l'on était ensemble, mais j'avais eu besoin de ma famille, de retrouver un semblant de vie normal, loin du foot, de Paris, et de tout ce qui s'en rapprochait de près ou de loin. Ce n'est que quelques mois plus tard que je suis revenu, ayant envie de revoir mes amis, c'est également à ce moment là que j'avais fait la rencontre de Leïla, dans la rue, elle avait besoin d'un portable pour appeler sa mère afin de la prévenir qu'elle serait extrêmement en retard pour je ne sais quel rendez-vous, finalement nous avions longtemps discuté et je lui avais demandé son numéro, mon but était évidemment de l'avoir dans mon lit à ce moment là. Mais j'avais appris à la connaître et à l'apprécier, malgré le fait qu'au début nos relations n'étaient que purement sexuelles.

Je finis alors par quitter les gradins VIP pour les vestiaires, j'entrais dans les vestiaires sans même frapper et en évitant les journalistes, les garçons avaient gagné un match de ligue des champions, ça méritait une bonne fête et j'avais envie de partager ce moment avec eux.

PSG // Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant