Chapitre 14

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Ça faisait une bonne heure que je fixais mon téléphone, attendant un de ses appels mais il ne venait pas. Je devais avoir l'air con comme ça, à attendre quelque chose qui n'arriverait pas mais j'avais terriblement envie que le téléphone sonne pour que je puisse entendre sa voix à l'autre bout du téléphone. Elle avait dit qu'elle m'appelerait, m'avait fait promettre de toujours lui répondre et j'étais près à tenir ma promesse alors que de son côté elle n'avait daigné m'appeler depuis une semaine maintenant. Je me rendis compte que j'étais vraiment devenu dépendant à elle pendant les trois ans que nous avions passé ensemble et que ce n'était pas deux petites années séparés qui avaient changé ça. C'était dingue l'effet qu'elle me faisait encore, même malgré la séparation.

Je me rappelais alors de notre dernière discussion, dans la rue de Layvin, elle avait été tellement intense sentimentalement parlant que même en y repensant avec du recul mon coeur en prenait un sacré coup. C'était la première fois que nous parlions réellement de la mort du bébé, sans passer par quatre chemins, sans tenter de masquer notre souffrance, et le plus dingue c'est que tout s'était dit d'une simplicité affolante, tout simplement parce que je pouvais tout lui dire et inversement. Ses révélations sur l'avortement m'avaient totalement scotché, je m'attendais à tout sauf à ce qu'elle me parle de ça car je savais que ça avait été le moment le plus dur à vivre pour elle et que je ne pensais pas qu'elle serait capable d'en parler, encore une fois j'avais douté de la force mentale de la rousse qui ne cessait de m'impressionner. Et ça serait mentir si je disais ne pas avoir été touché par les larmes qui roulaient sur ses joues, c'était peut-être l'impression que je lui avais donné en ne la réconfortant pas mais j'avais peur de la toucher parce qu'après rien ne m'aurait retenu de l'embrasser comme j'en avais envie et je savais que c'était mal autant pour elle que pour moi, alors je n'ai rien fais. Je l'ai juste ramené à l'hôtel où nous avions séjourné, et là aussi elle m'avait étonné.

Ses mots avaient étaient dit tellement sincèrement que ça m'avait brisé le coeur de l'entendre dans cette situation, car quand elle me disait "j'ai besoin de toi...Que tu me réconforter...Tu es le seul...", je savais que c'était un appel au secours et qu'en vérité elle demandait simplement d'être heureuse à nouveau, elle voulait que je l'aide à redevenir heureuse comme elle l'était auparavant, et c'était dur pour moi de la laisser partir après ça en sachant que là où elle allait même s'il y avait sa famille et son petit-ami elle n'allait pas arriver à être heureuse.

Alors j'étais là, à broyer du noir devant mon téléphone, à ressasser des mauvais souvenirs. Moi non plus je n'étais pas heureux, parce que tant que l'un d'entre nous ne le sera pas l'autre non plus, et à la limite je m'en foutais de moi, je pouvais souffrir tant que je voulais, du moment qu'elle allait mieux, ça me convenait.

Finalement, la porte de ma chambre s'ouvrit sur une Leïla en sous-vêtements, me faisant quitter la contemplation du téléphone pour l'observer rapidement.

-Tu attends un appel ?
-Ouais, le boulot, dis je le plus naturellement possible.

Elle fit alors une moue adorable et s'avança doucement vers moi, d'une démarche lente et sensuelle, espérant probablement me séduire.

-Mais j'avais prévu autre chose, me dit elle ennuyée.

La vision de son corp bronzé dans ses sous-vêtements en dentelle avait beau me rendre fou je ne voulais pas céder, pas maintenant, même si sa poitrine et ses hanches semblaient m'appeler.

-C'est vraiment important. Je suis désolé, si ils appellent et que je répond pas je risque...Euh...
-Qu'est ce que tu risques ?
-Laisse tomber.

Elle soupira et s'assit derrière moi, posant ses mains sur mes épaules.

-Tu es sûr que tu n'as pas cinq petites minutes à m'accorder.

PSG // Tome 2Where stories live. Discover now