Je sortis de l'hôpital partagé entre la joie ou le désespoir. Au dessus de moi : le ciel gris parisien, probablement la seule chose qui ne m'avait pas manqué ici, nous étions pourtant au mois de mai, c'était un changement déplaisant. Mes pas jusqu'à ma voiture étaient lents, j'étais déçu, j'entrais à l'intérieur mollement et pris le volant en main pour démarrer rapidement. À mes côtés se trouvaient Layvin et Marcos qui avaient tenu à m'accompagner, les deux bruns ne parlaient pas, ils ne savaient pas quoi dire.
Plus je me rememorais les paroles du médecin et plus je doutais sur ce qui allait se passer maintenant. Le discours qu'il avait tenu était extrêmement positif mais c'était le travail que j'avais à fournir qui me faisait peur. Tout allait pour le mieux, je pouvais recommencer, mais étais-je prêt à travailler des heures et des heures chaque jour ? En soit oui, il n'y avait pas de problème mais j'avais toujours une pensée pour Julia, elle était omniprésente dans ma tête.
-Écoute Kevin, commença Layvin, pour moi tu devrais revenir, ça sera plus dur qu'avant c'est sur, les entraînements seront plus longs et plus intenses, tu seras loin de chez toi, mais c'est ce que tu veux au fond et tu le sais.
-Bien sûr que je veux revenir, faut juste que j'en discute avec Julia.
-Arrête d'agir en fonction de ses envies, me supplia Marcos, je l'adore et je sais que tu tiens énormément à elle mais fais ce qui est bon pour toi, elle te suivra peut importe ce que tu veux faire puisqu'elle t'aime.
Je resserais l'étreinte sur le volant, nerveux, en ne lâchant pas la route des yeux. Il y aurait des entraînements bien sûr, puis des déplacements, des conférences de presse, des soirées mondaines, de la fatigue, de la pression, ça serait dur.
-J'ai peur de ne pas réussir, avouais je.
-Pourquoi tu ne reussirais pas ? T'as toujours été incroyable, s'exclama Layvin.
-Personne ne me donnera la chance de recommencer.
-Je suis sûr que le président du club sera ravi de te reprendre, m'encouragea Marcos.
-Ça fait tellement de temps que jai pas pratiqué...
-T'en fais pas.
Je souris au meilleur ami de Julia peu rassuré mais en tentant de ne pas le faire paraître. À part cette petite discussion nous n'avions pas échangé d'autres mots jusqu'à l'arrivée devant mon immeuble. On sortit tous trois de la voiture et j'entrais le code l'immeuble, on prit l'ascenseur en direction de mon appartement. J'ouvris la porte qui etait fermée à clé et à peine elle fût entrouverte que j'aperçu Julia et Carol assises sur le canapé, en pleine discussion. J'eus à peine le temps de retirer ma veste que la petite blonde brésilienne me sauta dans les bras sous le regard amusée de ma copine. Je resserais l'étreinte autour de la taille de mon amie puis elle répéta le même geste avec Layvin puis son petit ami.
Une fois que j'eus enlevé mes chaussures je me rendis compte que Julia s'était rapprochée de nous, elle avait claqué la bise aux garçons et était maintenant face à moi, elle voulait savoir ce qu'avait dit le médecin et sans lui parler je lui fis comprendre qu'on en parlera lorsqu'on sera seul. Elle hocha la tête, en comprenant et elle se redressa pour pouvoir m'embrasser sous les applaudissements de Carol qui me firent bien rire.
On partit tous s'assoir sur le canapé du salon, la télévision était allumé sur un programme que seul les femmes peuvent apprécier alors Marcos changea pour une chaîne de sport malgré les plaintes de nos petites-amies.
L'après midi passa très rapidement, tout le monde rigolait, on se connaissait depuis tellement longtemps qu'on ressemblait plus à une famille qu'à un groupe d'ami et cette pensée qui m'avait souvent effleurée l'esprit semblait plus vraie que jamais. Nous étions soudés, là les uns pour les autres, on rigolait pour n'importe quelle connerie et surtout, on avait tous confiance les uns en les autres, c'était incroyable. On avait tous eu des parcours compliqués, semés d'embûches et nous étions relevés, aujourd'hui tout allait bien, pour tout le monde.
