Chapitre 44

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Assise sur mon lit d'hôpital j'attendais avec impatience les résultats de ma prise de sang au côté de Layvin qui avait tenu à m'accompagner. Il s'était fait plutôt discret pour une fois, il attendait patiemment sur le fauteuil à côté de moi tout en me serrant la main comme pour m'encourager. Sa présence me rassurait, bien sûr avoir Kevin avec moi à cet instant précis aurait été la plus belle des choses mais j'adorais les efforts qu'avait fait le métis pour se libérer et venir avec moi à l'hôpital malgré tout. En plus il m'avait fait rire, sans s'en rendre compte bien sûr, en étant sur mon dos toute la matinée, il voulait s'assurer que tout allait bien, que je ne manquais de rien, que je n'avais pas faim, mal nul part et finalement s'était lui qui s'était retrouvé affamé avant moi et qui avait été à la cafétéria me laissant quelques secondes de répis.

En remontant il n'avait plus prononcé un mot, ma main avait rapidement trouvé la sienne afin de la serrer et je lui avais lancé un sourire pour le calmer lui car il était beaucoup plus anxieux que moi. On s'était échangé quelques regards de temps en temps mais rien de plus. Le silence régnait dans la pièce. Finalement épuisée par ma courte nuit j'avais fini par me coucher et la tête de mon meilleur ami s'était posé sur mon ventre. Il avait fermé ses beaux yeux verts alors que ma main passait sur sa tête doucement.

En regardant l'heure passer et mon meilleur ami à deux doigts de dormir je me rendis compte de la position dans laquelle nous étions et de ce que j'étais en train de faire. Ce n'était pas Kevin à mes côtés, c'était Layvin merde. Je stoppais instantanément les mouvements, m'en voulant énormément de faire ça alors que mon petit-ami était à des milliers de kilomètres d'ici. Pile à cet instant on frappa à la porte, le métis se redressa et un médecin entre à l'intérieur, un tas de papier en main. Il nous lança un sourire poli et s'approcha lentement.

-Mademoiselle Lewandowski... Comme vous vous y attendiez probablement les tests sont positifs, félicitations.

Il me tendit le tas de papier pour que je lise tout et après un léger signe de tête quitta la chambre. Je parcourais rapidement les feuilles des yeux mais comme je ne comprenais rien je les fourrais en boule dans mon sac à main. Maintenant que j'étais sûre de ce qu'il se passait dans mon ventre il fallait que je prévienne Kevin, c'était le plus dur dans tout ça. Je quittais mon lit un peu stressée et le bras de Layvin se posa autour de mon épaule. On traversa les couloirs de l'hôpital, puis on en sortit très vite. Mes pas étaient rapides, je voulais rentrer au plus vite.

-Je suis officiellement parrain alors !
-Bien sûr Layvin, dis je amusée.
-Je suis tellement content pour Kevin et toi, c'est un truc de dingue.
-Peut-être.

Le brun me frappa l'épaule un peu énervé.

-Tu peux pas être heureuse s'il te plaît ? Tu attends un enfant Ju, sois un peu enthousiaste mon dieu !
-Je suis heureuse, terriblement heureuse, mais je sais pas comment réagir, c'est tellement innatendu.

Pour me réconforter il déposa un baiser sur mon front. Jusqu'à l'appartement de Kevin nous n'avions pas échangé un seul mot, j'avais enfoncé les clés dans la porte, l'avais poussé, avais retiré mes chaussures, ma veste, j'avais balancé mon sac par terre et m'étais jetée sur le canapé rapidement suivie par Layvin. Une fois confortablement installée je poussais un long soupir qui me valu un regard du métis.

-Tu devrais appeler Kevin.
-Je stresse comme pas possible.
-Il va être tellement content, ça va être le plus beau jour de sa vie.
-Je pourrais peut-être attendre un peu...
-Hors de question, prends ton courage à deux main et appel ton beau prince, futur papa.

Je hochais la tête et pris mon courage à deux mains, comme il le disait si bien, puis appelais l'allemand en espérant qu'il n'était pas trop tôt aux États-Unis. Au bout de deux sonneries j'entendis qu'il avait décroché et sa voix, encore endormie, parvint à mes oreilles rapidement. Pour nous laisser un peu d'intimité Layvin me lança un clin d'œil avant de disparaître dans le couloir.

-Bébé tu vas bien ?
-Très bien, désolé de t'avoir réveillé, dis je en faisant une moue.
-Pas de problème. Tu voulais me dire quelque chose ?
-Euh ouais.

Je marquais un léger temps de pause pour reprendre mes esprits, rassembler des mots dans ma tête, essayer de construire une phrase mais finalement ça se finit en begayement.

-Enfait j'ai... Bon... Je...
-Respire mon cœur, dit il le ton léger, un peu moqueur.

Je pinçais mes lèvres et tentais de contrôler les battements de mon cœur suite au nouveau surnom qu'il m'avait donné.

-Pour commencer tu me manques terriblement Kevin.
-Toi aussi tu me manques.
-Et je t'aime énormément.
-Moi aussi Ju.
-Ok.

Je tapotais mes doigts sur le canapé et ayant besoin d'air me dirigeait vers le balcon où je m'enfermais. Je m'accoudais aux rambardes et lançais un coup d'oeil à la capitale française.

-Je suis enceinte.

Silence radio. Pas un mot de l'autre côté du téléphone. Je fermais mes yeux en priant qu'il ne raccroche pas ce qu'il ne fit pas. Je mordis ma lèvre inférieure fortement, très fortement.

-Ça fait un mois et demi, ajoutais-je, j'ai passé le test ce matin.
-C'est génial...
-Je sais ce que tu vas penser et...
-Je pense rien du tout princesse, enfin pas ce que tu crois. Je suis tellement heureux. C'est un truc de malade ! Je vais être papa, s'écria-t-il joyeusement.
-Oui mais...
-Du coup pour le stage c'est pas grave, je rentre à Paris le plus tôt possible, je veux être avec toi.

Je posais ma tête dans ma main et me massais le front délicatement pour réfléchir à comment lui dire les choses.

-C'est ça que je veux éviter Kevin. Reste là bas, quand tu reviendras on sera ensemble mais ce stage c'est ce qu'il y a de plus important pour l'instant.
-Je t'ai déjà dit que tu passais avant le football. Je prends le premier vol pour Paris.
-Hors de question ! Je t'aime de tout mon coeur et je ferais tout pour t'avoir à mes côtés en ce moment mais je veux que ton bonheur et ton bonheur passe par ce stage pour l'instant.
-Mon bonheur c'est toi.
-Kevin t'es vraiment adorable, mais ne reviens pas. S'il te plaît. C'est ce qui me ferait le plus plaisir.
-Je vais être papa Julia. Je veux être avec toi.
-Je sais, je sais. Mais là non. Je t'en supplie Kevin.
-C'est impossible ce que tu me demandes.

Je souris légèrement alors qu'un voile de vent fit valser mes cheveux sans que je m'y attende.

-Je te le demande sincèrement Kevin, ne reviens pas. Fais ce stage. Reviens plus fort et là on sera ensemble.
-D'accord bébé. Mais juste parce que c'est toi.
-Je t'aime, je t'aime, je t'aime mon amour. Passé une bonne journée, je te laisse dormir.
-Est ce que tu penses vraiment que je vais réussir à me rendormir alors que tu m'annonces que tu es enceinte ? me demanda-t-il surexcité.
-T'es trop mignon Kevin, dis je attendrie. Passe une bonne journée, je t'aime.

Sans attendre sa réponse je raccrochais. Un sourire niais scotché au visage en me remémorant la joie qu'il venait de me faire part. Plus heureuse que jamais je rentrais dans le salon et sautais, folle de joie, dans les bras de Layvin.

-C'est tellement génial. Tout est parfait.
-Je te l'avais dit Ju.

Il ressera son étreinte autour de ma taille aussi heureux que moi.

-Je vais y aller, j'ai un entraînement cet après midi.
-Pas de problème. On se revoit vite.
-Évidement. 

Très vite le brun quitta l'appartement alors que je me jettais dans mon lit. Le sourire aux lèvres, rêveuse. Enfait je me faisais du souci pour rien. Tout allait bien se passer. Kevin et moi allions avoir un bébé, cette fois il n'y aura aucun problème, pas de tromperie, pas de fausse couche, pas de séparation, juste nous deux, plus amoureux que jamais en attendant l'enfant dont nous rêvions.

PSG // Tome 2Where stories live. Discover now